Parmi les débats qui reviennent régulièrement, on trouve celui de l’utilisation (ou pas) de sa voiture de collection en usage quotidien, c’est le daily-driver. Mais est-ce une réalité ou une utopie ? Autocollec vous propose de faire le point, et d’exprimer votre opinion !

Anciennes en ville

Au détour des réunions et des discussions qui se nouent, on tombe toujours sur des échanges d’arguments en faveur ou défaveur de l’utilisation de nos anciennes au quotidien. Essayons de faire la liste des arguments des deux camps :

LE POUR :

– une ancienne reste une voiture et une voiture c’est fait pour rouler
– les autres conducteur font attention à nous et souvent nous sourient
– le coût économique est faible. La voiture ne décote pas, l’assurance est peu onéreuse
– un roulage quotidien est un gage de fiabilité de la voiture
– le plaisir de conduire est indéniable
– c’est éco-responsable : pas d’obsolescence programmée, on réutilise un objet réputé obsolète

Renault Dauphine

LE CONTRE :

– le manque de confort
– le manque de sécurité passive
– la consommation
– les performances parfois limite
– ça pollue et ça consomme ce n’est pas top pour la planète
– le risque de panne
– le risque de corrosion

Nous allons essayer de décortiques chacun de ces arguments en les comparant avec l’usage d’une voiture contemporaine…

« une ancienne reste une voiture et une voiture c’est fait pour rouler »
OUI, et mille fois OUI. Une voiture vieillit plus à ne pas rouler qu’à rouler. Tout est ensuite question de mesure, à savoir si l’on envisage de rouler 40 ou 50-km par jour ou 200 !

« les autres conducteurs font attention et nous sourient »
C’est vrai la plupart du temps. Quand on conduit une voiture de collection, les têtes se tournent et les pouces se lèvent sur notre passage. Les autres voitures font attention et s’écartent avec respect. Sauf quand on tombe sur un sale c..

« le cout économique est faible, la voiture ne décote pas, l’assurance est peu onéreuse »
Les choses sont à nuancer. Selon que l’on va rouler en Dauphine ou en Mustang, la consommation va aller de 6 litres à 15 litres aux 100… L’assurance est peu onéreuse au tiers, mais en couverture tous risques elle représente 1 à 2% de la valeur vénale de votre voiture, selon les franchises. La même chose que sur une contemporaine.

« Le roulage quotidien est un gage de fiabilité »
OUI. Mais à la condition de partir d’un véhicule DEJA fiabilisé, sinon ça peut virer au cauchemar quotidien …

« Le plaisir de conduire est indéniable »
OUI. On a l’impression d’être en vacances ou de vivre « Retour vers le futur » dès que l’on se met au volant. A fortiori en été. Attention tout de même, ce n’est pas forcément la même chose un matin de février sous une pluie battante … Daily driver, ça veut dire tous les jours !

« C’est éco-responsable : on utilise un objet réputé obsolète »
OUI, encore OUI. Et c’est sans doute un des arguments les moins contestables. Le refus de l’obsolescence programmée, l’utilisation au delà de sa vie « programmée » d’un objet est un véritable acte pour la planète.

Citroen Traction daily driver

« Le manque de confort »
Niveau sonore, absence de clim, désembuage approximatif, habitabilité réduite sont réels chez de nombreuses populaires. Mais les voitures « haut de gamme » de l’époque sont largement au niveau par rapport au contemporaines d’entrée de gamme.

« Le manque de sécurité passive »
Eclairage symbolique, freinage hors du temps, absence d’airbags ou d’assistances électronique sont eux aussi réels chez les populaires. Mais là encore, on trouve de l’éclairage 12V halogène, des freins à disques et des éléments de sécurité passive sur les véhicules qui constituaient le haut de gamme à l’époque

« les performances sont limites »
Oui quand on parle d’une Dauphine ou d’une Coccinelle 1200. Mais une BMW 2002 laissera beaucoup de comtemporaines sur place !

« Ca pollue et consomme, ce n’est pas bon pour la planète »
Les anciennes sont généralement plus légères que les contemporaines et leur consommation reste raisonnable, à moins de rouler avec un gros V8 US. Pour la pollution, c’est vrai qu’avant 1972, on ne se souciait pas des émissions polluantes. Mais on peut s’interroger sur qui pollue le plus d’une Renault Ondine ou d’un Cayenne V8 Turbo …

« On risque de tomber en panne »
Oui, si on part d’une voiture à réviser, non si l’on part d’une voiture en bon état et déjà fiabilisée. Les causes de panne sur une ancienne sont bien plus réduites (du fait de leur conception plus simple) que la plupart des contemporaines

« Le risque daccentuer la corrosion »
Une ancienne qui roule sous l’eau risque de rouiller. Oui, si elle n’a pas été protégée. Mais de nombreuses autos de collection restaurées ont bénéficié d’un phosphatage, de primaires de qualité et souvent d’un traitement cire protecteur dans les soubassements. Le risque n’est donc dans ce cas pas plus élevé qu’une contemporaine.

BMW 2002 daily driver

En conclusion

Il nous semble qu’il n’y a pas de réponse universelle en terme de daily driver.  La réponse viendra d’abord de chacun, en fonction de son usage (urbain, routier, …) et surtout de la voiture concernée.

Un des arguments qui retient le plus notre attention est celui de la sécurité passive. C’est vrai par exemple que l’éclairage a fait des progrès incroyables, à l’heure où Xénons et Led deviennent la norme. Dans ces conditions, une ancienne en 6V sera à peine visible au milieu des Crossover et SUV à feux Led.
Même chose pour le freinage, avec 4 disques sur la première familiale venue, l’assistance, l’antiblocage et l’élargissement des pneus ont donné de nouvelles normes en terme de distance d’arrêt depuis 20 ans. On pourrai également parler de la multiplication des rond-points, quasiment inconnus dans les années 50-60 et qui sont la norme aujourd’hui, mais un calvaire pour les anciennes à moteur AV et pont AR rigide … On pourrai évoquer la difficulté à s’insérer dans le flot de camions lancés à 90 km/h d’une rocade suburbaine avec un des moteurs de moins de 50cv, etc …

Citroen DS daily driver

On le voit donc, d’une façon générale, selon la catégorie et la génération de voiture de collection, on ne sera pas confrontés aux mêmes aléas.
Les petites populaires des années 50-60 cumulent pas mal d’inconvénients : habitabilité réduite, faibles performances et sécurité hors du temps pour un daily-driver. Mais ça ne sera pas forcément plus simple avec une Ferrari 308 GTB/GTS ou une Lamborghini Urraco dont l’usage reste très spécifique.
A l’inverse, les berlines (genre Renault 16 TS, Peugeot 504, Alfa 1750, Volvo Amazon, BMW 2002, etc ….) vont tirer leur épingle du jeu en daily-driver, avec des puissances supérieures à 60-70cv, des équipements de confort et de visibilité corrects tout en conservant des consommations généralement inférieures à 10 l aux 100.

Pour nous, c’est dans cette gamme de véhicules que l’usage daily-driver devient une réalité. Et un véritable plaisir !

A vous de vous exprimer :

Quel est votre opinion sur le Daily Driving en ancienne ?

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