vendredi, février 21 2025

La Simca 8 Sport, c’est un peu la voiture qu’aurait pu conduire un aristocrate en quête d’émotions, un acteur entre deux tournages ou un pilote du dimanche rêvant du Mille Miglia. Née à la fin des années 1940, elle incarne une époque où le design automobile n’était pas dicté par les souffleries et les réglementations, mais par l’instinct et l’élégance.

La genèse de la Simca 8 Sport

La Simca 8 Sport voit le jour en 1948, à une époque où Simca, alors filiale française de Fiat, cherche à monter en gamme. L’idée ? Proposer un modèle chic et dynamique pour séduire la clientèle raffinée.

Mais Simca n’a pas les moyens de tout faire en interne. Alors, pour dessiner la carrosserie, la marque fait appel au maestro du design automobile : Battista « Pinin » Farina. Oui, le même qui allait plus tard habiller les Ferrari les plus iconiques. Le résultat ? Une silhouette aussi élégante qu’effilée, fluide et intemporelle qui n’est pas sans rappeler le style de la Cisitalia 202.
En tous cas , elle tranche radicalement avec la sage Simca 8 berline dont elle dérive techniquement.

Le coupe Simca 8 Sport

Présentée au Salon de Paris en 1948, la Simca 8 Sport suscite l’admiration. Produite en coupé et en cabriolet, elle devient l’un des premiers modèles français à associer véritablement sport et luxe.

Un châssis classique, une mécanique affutée

Derrière ses lignes séduisantes, la Simca 8 Sport repose sur un châssis éprouvé et une mécanique affutée.

Moteur : 4 cylindres en ligne de 1.221 cm³
Puissance : 50 chevaux à 4 800 tr/min
Alimentation : Carburateur Solex 32 BIC
Vitesse max : 135 km/h (une prouesse pour une voiture de cette cylindrée à l’époque !)
Transmission : propulsion, avec une boîte manuelle à 4 vitesses
Suspension avant : roues indépendantes avec ressorts hélicoïdaux
Suspension arrière : essieu rigide avec ressorts à lames longitudinales
Freins : à tambours aux 4 roues
Batterie : 12 volts

Cette mécanique, directement issue de la Simca 8 standard, est robuste, puissante et fiable. Le bloc reçoit un vilebrequin à 3 paliers, les soupapes en tête s’ouvrent sous l’action de poussoirs, tiges et culbuteurs. Certes, on est loin d’une Ferrari 166 MM, mais comparativement, le 1.100 cm³ d’une Porsche 356 pre-A de la même époque ne délivre « que » 40cv. Mais ce n’est pas non plus qu’un simple coupé chic pour faire bonne figure sur les boulevards. Sur route sinueuse, la Simca 8 Sport est agile et plaisante à mener, avec un excellent rapport poids/puissance pour l’époque.

L'arrière de la Simca 8 Sport

Intérieur soigné et finition haut de Gamme

L’habitacle de la Simca 8 Sport est à la hauteur de son apparence extérieure. Le tableau de bord est élégant, avec des compteurs ronds bien lisibles et un volant fin qui respire la légèreté. L’arrière de la voiture rappelle indubitablement les lignes fuyantes de la MG A …

La sellerie est souvent en cuir, apportant une touche premium à l’ensemble. Selon les années et les finitions, on retrouve des éléments de boiseries, des poignées chromées et un charme rétro irrésistible. En version cabriolet, les sensations sont démultipliées : cheveux au vent, moteur chantant et lignes élégantes sous le soleil… Que demander de plus ?

La planche de bord

La Simca 8 Sport est une rareté absolue

Si la Simca 8 classique s’est vendue à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, la version Sport est bien plus exclusive.

Entre 1948 et 1952, on estime la production totale à environ 5.165 unités, réparties entre coupés et cabriolets. D’autres sources avancent des chiffres légèrement différents, mais une chose est sûre : elle est devenue une rareté absolue sur le marché.

Les 24H du Mans 1951

Une anecdote marquante de l’histoire de la Simca 8 Sport concerne sa participation aux 24 Heures du Mans en 1951. Avec le Suisse Roger Caron et le Français André Guillard au volant, la voiture termine à une honorable 35eme position, devant plusieurs Ferrari, Jaguar, Delahaye ou Talbot-Lago, démontrant que son attrait ne se limitait pas à son esthétique

Un modèle de plus en plus recherché

Si elle fut boudée pendant des décennies au profit de modèles plus performants ou plus connus, la Simca 8 Sport est désormais activement recherchée par les collectionneurs, très avides de modèles peu répandus.

Valeur et Cote Actuelle :

Modèle en état moyen (roulant mais nécessitant des travaux) : environ 25 000 €
Bel exemplaire restauré : entre 40 000 et 60 000 €
Modèle exceptionnel (restauration concours) : jusqu’à 75 000 € voire plus aux enchères
Les transactions récentes montrent une augmentation progressive de sa valeur. En 2023, un cabriolet restauré a atteint 63 000 € lors d’une vente Artcurial, et un coupé en état exceptionnel a flirté avec les 70 000 € chez RM Sotheby’s.

Charme et élégance de la Simca 8 Sport

Acheter une Simca 8 Sport : les points à vérifier

Si vous êtes tenté par l’aventure, voici quelques recommandations avant de valider le virement !

Authenticité : attention aux répliques ou aux voitures modifiées. Vérifiez la correspondance des numéros de châssis avec les papiers et validez ceux-ci avec les clubs de la marque.
Carrosserie : la rouille est le plus grand ennemi, surtout sur les structures mal restaurées. Attention aux « restaurations » au plâtre, Ne vous précipitez pas sur un exemplaire à la peinture trop brillante sans vérifier ce qu’il y a dessous
Mécanique : le moteur est robuste mais certaines pièces peuvent être rares
Historique : privilégiez un modèle avec un historique documenté et des factures d’entretien qui attestent des travaux effectivement effectués.

Pourquoi craquer pour une Simca 8 sport ?

La Simca 8 Sport, c’est un parfait compromis entre style, histoire et plaisir de conduite. Avec sa ligne signée Pininfarina, son moteur vaillant et son intérieur soigné, elle représente une véritable pièce de collection. Moins chère qu’une Alfa Romeo ou une Porsche de la même époque, mais bien plus exclusive qu’une simple Simca populaire, elle a tout pour séduire les amateurs éclairés.

Alors, prêt à franchir le pas et à rouler dans une icône méconnue de l’automobile française ?

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