vendredi, novembre 22 2024

Dès 1968, Volvo s’interroge sur l’avenir de son vénérable coupé et de son remplacement par un nouveau modèle. En juin 1971, Volvo présente la 1800ES, un break de chasse particulièrement réussi et élégant qui n’a guère de concurrents. Basé sur le châssis et les mécaniques du coupé, mais avec arrière totalement repensé, spacieux, lumineux et léger, la nouvelle Volvo fait sensation.

Avec une carrière éclair de seulement deux années de production (1972 et 1973) et 8.077 exemplaire produits, la 1800 ES fait aujourd’hui figure de voiture culte, et elle est sans doute la Volvo la plus connue. Il faut admettre que la poupe entièrement repensée transfigure le coupé d’origine et lui donne une légèreté et un équilibre réussis. La nouvelle ligne n’est pas signée d’un grand styliste italien mais par Jan Wilsgaard, chef-designer chez Volvo de 1950 à 1990. C’est à lui que Volvo doit donc la technique de la porte de hayon « tout verre » que l’on retrouve jusque sur la récente C30 !

Volvo 1800 ES

L’avant, interminable, a de faux airs de Ferrari 250 GT Lusso. L’intérieur est cosy, habillé de (très) confortables fauteuils en cuir, le compartiment arrière et tendu d’épaisse moquette. Le tableau de bord arbore l’incontournable placage de faux-bois et ne compte pas moins de 7 manos pour souligner l’aspect sportif de la voiture. La banquette AR se rabat de façon à proposer un espace de chargement rigoureusement plat de 1m50 ! Par contre, n’espérez pas loger d’autres personnes que de jeunes enfants à l’arrière…

Volvo 1800 ES

L’équipement n’est pas oublié : Lave-glace électrique, sièges inclinables à réglages lombaires, ceintures de sécurité AV et AR (à enrouleur à l’avant), deux plafonniers, phares à iode … la climatisation étant proposée en option.

Intérieur Volvo 1800 ES

Du coté mécanique, on retrouve le moteur B20 de 2 litres qui développe 124 cv (112 en 1972 puis 97 en 1973 sur les versions USA) alimenté par une injection électronique Bosch D-Jetronic également utilisée par Citroen sur DS 21,23 et SM, par Mercedes sur les 250E, 280, 300, 350, 450 ou Jaguar sur les XJ-S, XJ12. Cette injection permet à la mécanique de s’ébrouer par tous les temps, toutes les températures, le mélange étant optimisé en permanence grâce à de multiples capteurs. L’agrément de conduite est réel après quelques minutes de chauffe et le moteur s’avère linéaire et presque rageur entre 5.000 et 6.000 trs/mn ! Cerise sur le gâteau, ce bloc détient le record du monde du véhicule ayant parcouru le plus grand nombre de kilomètres : 3 millions de miles (4.8 millions de km). Certes, avec un moteur refait à deux reprises, mais ce genre de record en dit long sur la fiabilité de la mécanique !

Volvo 1800 ES

Le freinage est confié à 4 disques, avec des étriers 4 pistons à l’avant. Le train AV est triangulé avec ressorts. L’arrière est un rustique pont rigide avec tirants et amortisseurs télescopiques. La boite standard est une 4 vitesses entièrement synchronisée, assistée par un overdrive électrique qui émule une 5eme longue tirant un peu plus de 34 km/h pour 1.000 trs/mn, donnant une vitesse maxi de l’ordre de 190 km/h à 5.500 trs/mn. Pas de quoi rivaliser avec une Porsche 911 de la même époque, mais de quoi rouler très rapidement sur les petites routes et abattre des moyennes impressionnantes !

Volvo 1800 ES

Son prix (42.000 Frs en 1971) la plaçait toutefois entre une Mercedes 280 SL Pagode (44.000 Frs) et une Porsche 911T (38.500 Frs), toutes deux avec des moteurs 6 cylindres … elle ne fut vendue qu’à 111 exemplaires en France, et 8.077 de part le monde, en faisant un véhicule relativement rare. Les normes antipollution américaines drastiques de 1974 allaient sonner le glas de ce modèle au châssis techniquement obsolète. La 1800 ES eu une carrière éclair, mais est devenue depuis une véritable icône de la marque Volvo, inspirant la 480 des années 80 et la C30 actuelle !

Volvo 1800 ES

La Volvo 1800 ES aujourd’hui :

Avec une ligne élégante mais pas trop ostentatoire, la Volvo 1800 ES cultive l’élégance et la discrétion. Sa rareté en fait une voiture exclusive et recherchée. Sa mécanique solide et efficiente permet d’avaler des kilomètres à une moyenne encore étonnante, et dans un confort remarquable. Avec sa carrosserie « break de chasse » à deux portes elle offre une alternative originale aux coupés et cabriolets des années 65-75. Sa simplicité technique et l’accessibilité mécanique permettent aux débutant de l’entretenir sans difficulté majeure et elle peut même être utilisée au quotidien ! Attention tout de même aux éléments de l’injection qui peuvent se révéler onéreux en cas de défaillance.

Break de chasse Volvo 1800 ES

Comme toujours sur les véhicules de cette génération ne bénéficiant pas de traitements anti-corrosion poussés, il faut être vigilant sur ce plan : examen indispensable des bas de caisse et des retours d’aile. Méfiance des exemplaires venant des pays nordiques connaissant périodiquement le sel sur les routes ou à celles récemment repeintes …

La cote 2014 :

Le ticket d’entrée pour un exemplaire en bon état est de l’ordre de 18.000 euros.
Les plus beaux exemplaires dépassent sans difficulté 25.000 euros
Un exemplaire unique affichant 20.921 kilomètres certifiés a même changé de mains en juin 2014 pour 68.000 euros ! (à voir sur l’article d’AutoPlus)

Cote Volvo 1800 ES

La tendance :

A la hausse

Volvo P1800 ES Break de chasse

Notre choix :

Notre préférence se portera sur cette 1800 ES de 1972 d’origine américaine (112 cv), notée 2 sur l’échelle internationale de notation des véhicules de collection. Cet exemplaire bien entretenu et avec un historique clair et sans ombre, permet de rouler au quotidien et d’envisager tout voyage, en gardant à l’esprit que le confort passera avant les sensations de conduite !

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11 commentaires

  1. Cette voiture est sublime, roule super bien tant qu’on ne cherche pas à trop la brusquer mais j’ai vendue la mienne tant les places AR sont inutilisables car trop petites. C’est un peu dommage sur une voiture de 4m30 de long. Paradoxalement, le coupé mesure 10 cm de plus !!!

  2. votre choix est un peu curieux, datant que les versions américaines sont dépolluées (b20f) et rendent près d’une quinzaine de chevaux par rapport à une version européenne (B20E), et sont affublées de ces disgracieux répétiteurs latéraux…

    1. @Mathias : Les 1972 rendent (théoriquement) 12cv et les 1973 rendent 27cv aux versions européennes de 124cv. Sans même entrer dans le débat cv SAE vs. cv DIN sur lesquels Volvo n’a jamais été d’une transparence démesurée et à supposer que les moteurs soient en bonne santé. Ceci dit, on n’achète pas une 1800ES pour faire des courses de cote. Les 112cv d’un « américaine » de 1972 sont amplement suffisants pour rouler bien au dessus des limitations ! Quant aux répéteurs latéraux, il est d’une simplicité enfantine de les supprimer et de les remplacer par de petits catadioptres très discrets !

  3. Pour pratiquer depuis une bonne quinzaine d’années un 1800ES français d’origine, et en avoir conduit un certain nombre d’autres, je peux vous assurer que sur une auto aussi lourde la différence de rendement est très nette ! Le seul réel inconvénient d’une version européenne : du fait d’un taux de compression assez élevé c’est Sp98 obligatoire au menu, sous peine de cliquetis néfastes à terme…

  4. Comme indiqué plus haut, on n’achète pas une 1800ES pour faire des 400 m DA ou de la piste. Mais sur des voitures de cet age, attention aux chevaux « restants » : une américaine en bonne santé se révélera surement plus vive qu’une européenne rincée. Et puis surtout, les européennes viennent des pays du Nord, qui connaissent neige et sel sur les routes. Au choix, je préfère une Californienne bien « désséchée » qu’une Allemande en dentelle de tôle reprise à la fibre !!!

  5. « Au choix, je préfère une Californienne bien « desséchée » qu’une Allemande en dentelle de tôle reprise à la fibre !!! »
    En vérité, vrai pour le sel et la neige, mais je pense, moi, en réalité que cela ne se limite pas à cela et tend à faire changer d’avis si l’on regarde en détails:
    Personnellement, je préfére la rigueur d’une restauration très disciplinée à « l’allemande » (ou à l’Européenne du moins !), avec souvent bain complet au phosphatant (sociétés à la mode en ce moment en Allemagne … ! cherchez d’autres pays qui ont ce genre d’entreprise débordant de boulot !)), avec pièces d’origine encore « accessible » en vente car fournisseur proche plutôt que les restaurations à la va-vite, justement à la fibre et à la peinture douteuse, une sellerie cuite, jusqu’au tableau de bord (!) et poignées de portes (hyper dur à retrouver !), et/ou l’arrivée sur un quai d’une voiture achetée sur 10 photos, « desséchée », et toute rouillée, grillée par le soleil californien: Car une chose est sûre, toute voiture de près de 45 ans, même costaude de plusieurs mm d’acier suédois d’époque devra avoir des éléments de carrosserie changés et une peinture reprise si celle-ci à roulée normalement.

    1. On trouve des restaurations « à la truelle » dans tous les pays. En Europe comme aux USA. Néanmoins, la proportion de voitures « saines » en provenance des zones sèches (Californie, Texas, Nevada … mais également Portugal ou sud de l’Espagne) reste supérieure à celle provenant des pays du nord de l’Europe …

  6. Voiture très élégante qui plait beaucoup, simple a entretenir et qui démarre facilement. Permet de rouler sans hésiter à la vitesse autorisée et dans la circulation moderne ! Parfaite pour transporter le sac et chariot de golf ! ( Ou une meute de chiens pour la chasse a courre) . Coté sécurité 4 freins a disques, ceintures avant et arrière. Cote en hausse permanente

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