jeudi, novembre 21 2024

En 1965, la Renault 16 arrive sur le marché avec un style de carrosserie innovant qui allait révolutionner le concept des voitures familiales. La R16 a été conçue pour remplacer la vénérable Frégate et épauler les petites Renault 4 et Renault Dauphine.

Avec la R16, Renault a véritablement introduit la carrosserie 5 portes à hayon dans le segment des berlines familiales qui, jusqu’alors se déclinaient systématiquemet en 3 volumes. A mi-chemin entre la berline et le break, la Renault 16 était présentée par la presse comme « une grande voiture familiale qui n’est ni une berline 4 portes ni un break ».

Innovations techniques

Comme la Citroën Traction Avant et surtout la DS, la R16 était à traction avant avec un moteur en aluminium à 4 cylindres en ligne monté longitudinalement en arrière de la transmission à 4 vitesses. Cette disposition du moteur en arrière du train AV a contribué à offrir un excellent équilibre à la voiture, tout en dégageant de la place dans le compartiment avant.
Contrepartie de cette disposition (que l’on retrouvera plus tard dans les R5 et autres best-sellers de Renault), c’est un peu plus de complexité pour entretenir la mécanique.

La suspension est confiée à 4 barres de torsion (le système inventé par Ferdinand Porsche pour la Coccinelle) longitudinales à l’avant et transversales pour le train AR, ce qui lui confère un empattement différent de 70 mm entre la gauche et la droite, sans que la tenue de route en soit affectée. Il faut préciser que les ingénieurs avaient opté pour lui donner un grand débattement et des sièges souples afin d’offrir un confort maximal sur des routes en mauvais état.

La production de la Renault 16 a débuté en mars 1965 à l’usine Renault de Sandouville à coté du Havre.

Renault 16 en famille

Si la conception générale de la voiture était véritablement innovante, avec également un intérieur modulable qui peut être configuré de sept façons différentes, la mécanique de base avait du mal à faire rêver. Le nouveau bloc « Cleon-Alu » culbuté de 1470cc délivrait 54cv et offrait une vitesse maximale de 145 km/h. A la même époque, les italiens savaient proposer des moteurs 1300 de 90 à 100cv.

Modularité R16

En 1968, la R16 TS est lancée sur le marché. Animée par une évolution du bloc Cleon-A1u porté à 1565 cm3 et équipé d’une culasse hémisphérique ainsi que d’un carburateur à double-corps, sa puissance s’établissait alors à 83cv pour une vitesse maxi qui dépassait dorénavant les 160 km/h. La TS se distingue aussi par deux projecteurs longue portée à iode supplémentaires, des nouvelles jantes qui permettent d’accueillir des étriers de frein plus gros et des disques de plus grand diamètre, le tout étant dorénavant assisté par un servo-frein à dépression).

Tableau de Bord Renault 16 TS

Sur la TS, le tableau de bord accueille désormais 5 compteurs ronds … comme la Porsche 911.

A partir de 1970, la gamme se décline en 4 versions :

  • Les R16 L et TL qui récupèrent le bloc 1565 cc, avec la culasse simple, offrant une puissance de de 65cv
  • La R16 TA avec le même bloc et transmission automatique
  • La R16 TS en 1565cc, culasse hémi et une puissance de 85cv

Evolutions

La Renault 16 TX constituant le haut de gamme a été dévoilée au Mondial de l’Automobile de Paris en octobre 1973. Elle fait appel à une nouvelle évolution du bloc Cléon-Alu qui passe à 93 cv et se voit équipée d’une boîte 5 vitesses. La 16 TX sera la première voiture française à proposer la condamnation électromagnétique centralisée des portes de série.

La Renault 16 est une excellente routière

L’équipement comprend aussi les lève-vitres électriques à l’avant, un volant sport, le pare-brise feuilleté et les ceintures de sécurité avant à enrouleur.
À l’extérieur, elle affiche quatre projecteurs carrés à iode, des clignotants avant agrandis, des roues de style type Gordini, un essuie-vitre/lave-vitre de lunette arrière et un volet aérodynamique chromé à l’arrière du toit.
Il est possible de l’équiper de l’air conditionné en option, équipement rarrissime en France, à l’époque.

Renault 16 TX

En octobre 1974 , une calandre en plastique noir a remplacé celle chromée sur tous les modèles à l’exception de la TX . La TA a été abandonnée en 1975 tandis que le moteur 1647 cm3 de la TX est généralisé à tous les modèles, tout en conservant les différences de puissance. La version TS, ambigue face à la TX, sort du catalogue au millésime 1976.
La gamme perdurera jusqu’en 1980 où la « 16 » tirera sa révérence après 15 années de service et près de 2.000.000 d’exemplaires produits : les 16/L/TL représentent 1.237.838 unités, la 16 TS a été produite à 441.812 exemplaires et la 16 TX à 166.809 unités.

La Renault 16 de nos villes et villages

Modèle influent et primé

La R16 a été unanimement saluée pour son intérieur spacieux et confortable ainsi que pour la fonctionnalité offerte par son style de carrosserie à hayon unique. En 1966, elle a été élue voiture européenne de l’année par un comité de journalistes automobiles européens, première voiture française à décrocher ce titre très envié…
En 1970, le champion britannique Stirling Moss a salué la R16 comme « la voiture la plus intelligemment conçue » qu’il ait jamais rencontrée.

La Renault 16 aujourd’hui

Produite à près de 2 millions d’exemplaires, la R16 ne peut pas être considérée comme rare dans l’inconscient collectif tant elle nous est parue ominiprésente. Mais sa fiablité et sa solidité on fait qu’elles ont été pour la plupart usées jusqu’à la corde. En fait, il est probablement plus facile de trouver une Porsche de 1970 en bon état qu’une Renault 16. Plus fonctionnelle que sexy, plus tournée famille que compétition, elle offre un caractère irremplaçable et une position de choix dans l’évolution de l’automobile. C’est une voiture qui a autant de sens à collectionner qu’une Citroen DS, par exemple.

La fourniture de pièces mécaniques ne pose pas de problème particulier, et comme toutes les voitures de cette génération son principal ennemi est la corrosion. Pour cette raison, il faudra choisir un exemplaire particulièrement sain.

Notre choix se portera vers une des premières 16 TX, pour l’allonge supplémentaire offerte par la 5eme vitesse et la complétude de son équipement. Coté budget, il faudra compter 15.000 euros pour un bel exemplaire, peut-être 20.000 pour un exemplaire entièrement restauré.
Ne vous y trompez pas, c’est cadeau à ce tarif …

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