Le Magazine des Enchères a ausculté les résultats de deux importantes plates-formes d’enchères françaises (Interenchères et Auction.fr) pour décrypter les orientations du marché de la voiture de collection dans l’hexagone.
Un recul du volume de l’offre
Selon l’étude, le marché des véhicules de collection a été fragilisé par le contexte économique et géopolitique incertain où l’absence de visibilité sur la politique économique et fiscale a conduit nombre de vendeurs à reporter leurs projets de cession conduisant à un recul de 12% des véhicules proposés en enchères. Ce n’est pas un effondrement, mais un recul net.
Mais à l’inverse, la contraction de l’offre a aiguisé l’appétit des acheteurs puisque le taux d’invendus s’établit à 21% en 2024 contre 28% en 2023.
Principales victimes de cette situation, les véhicules « millionnaires » (dépassant le million d’euros). Ils ont été deux fois moins à s’offrir en enchères en 2024 qu’en 2023, confirmant une orientation à la baisse pour les divas des années 1950 et 1960, qui restent toujours les voitures de collection les plus chères, mais dont la cote emprunte une phase descendante, peinant à atteindre leur estimation.
Le marché se déplace
Si les stars des fifties et sixties sont en recul dans les ventes aux enchères, les sportives les plus récentes continuent à susciter un fort intérêt, une tendance déjà perceptible les années précédentes. Elles ont été très nombreuses à dépasser leurs estimations en 2024.
La vogue qui profite aux années 1990 se vérifie également pour les modèles plus récents. Les années 2000 apparaissent pour nombre d’amateurs comme un âge d’or, avec des sportives déjà confortables et sécurisantes qui offrent encore de véritables sensations sans être trop aseptisées par l’électronique et les boites séquentielles.
Super stars de cette catégorie, les Ferrari qui trouvent preneur à des prix allant jusqu’à 3 fois leur prix de vente neuve. La demande pour les Porsche contemporaines reste soutenue. Ainsi, contrairement à sa devancière 996, la Porsche 997 n’aura jamais connu de période difficile, même si les prix sont bridés par une production supérieure à 200 000 exemplaires et une offre pléthorique.
Cette tendance, déjà observée les années passées, témoigne d’un glissement générationnel qui offre des perspectives encourageantes pour le marché des années à venir.
C’est les Youngtimers qui tirent le marché
Après des années d’augmentation continue, le marché des « Youngtimers » des années 1980 et 1990 s’impose à un niveau élevé. Il n’y a pas eu de record d’enchère, mais les modèles emblématiques atteignent toujours des prix conformes à leur estimation et les exemplaires très peu kilométrés génèrent des montants élevés.
A titre d’exemples, une Peugeot 205 Cabriolet Roland Garros de 1993 affichant 15.000 km qui a trouvé preneur à 31.460 euros ou une Renault 5 GT Turbo de 1989 phase 2 de 42.500 km en état parfait adjugée 39.200 euros.
Les enchères en ligne s’imposent
La proportion de véhicules de collection vendus en ligne devient majoritaire en 2024. En effet, c’est 52% des véhicules de collection qui ont trouvé preneur en Live sur Interencheres en 2024, contre 48% en moyenne en 2023 et 2022.
Les ventes de véhicules de collection n’échappent donc pas à la digitalisation de la société. Les commissaires-priseurs proposent des descriptifs complets, assortis de photographies de détails et parfois de vidéos, qui permettent aux enchérisseurs d’appréhender au mieux les véhicules, sans nécessairement se déplacer.
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En conclusion
Le principal enseignement de cette étude confirme les tendances que nous avions déjà affichées. Un recul de l’attrait pour les véhicules de 50’s et 60’s au bénéfice de voitures plus récentes. Les bonnes affaires coté « boomers » sont peut-être à venir alors que celles sur les youngtimers sont probablement déjà passées !