Lancée dans l’indifférence la plus totale en mai 68, alors que la France s’enflammait sur les barricades parisiennes, la Citroen Mehari représente l’image même de la voiture de plage, sans souci et sans prétention. Rustique, simple et robuste, avec son habitacle qui se lave au jet, elle cultive le mythe de la simplicité !
En 1967, Roland de la Poype, flamboyant aristocrate et industriel français spécialiste de la plasturgie, héros de le seconde guerre mondiale, rencontre le designer Jean-Louis Barrault et Jean Darpin. Ces trois hommes seront à l’origine de la Méhari. L’idée de Roland de la Poype : habiller un châssis léger d’une carrosserie thermoformée en ABS, avec une structure supérieure tenant plus de la toile de tente que d’autre chose.
Le châssis de la 2CV se prêtait idéalement au projet, et le petit moteur refroidi par air ne posait aucun problème à ce type d’adaptation. J.L Barrault effectua le dessin intial, J.Darpin effectua l’assemblage et les premiers tours de roue eurent lieu au cours de l’été 1967.
Bien que pensant initialement commercialiser lui-même son véhicule, Roland de la Poype (qui fournissait déjà Citroen pour la DS et l’Ami 8) le présenta aux responsables de la marque du quai de Javel qui furent emballés et lui proposèrent de racheter le concept pour l’intégrer à leur propre gamme.
Les premiers mois de l’année 1968 seront consacrés à produire une pré-série de 12 exemplaires, dans les ateliers de la société de Roland de la Poype, sur la base du châssis de la Dyane 6. Présentée en catimini à la presse au Golf de Deauville le 16 mai 1968, au plus fort des événements de mai 68, son appellation commerciale sera finalement « Dyane 6 Méhari ». La commercialisation lancée à l’occasion du salon de Paris à l’automne 1968 verra sa puissance portée à 33cv et et son prix fixé à 6996 Francs de l’époque.
La boîte de vitesses offre un étagement différent de ce celle de la Dyane, la vitesse maxi s’établissant à 105 km/h (contre 115 à la Dyane). Trois couleurs sont proposées : le rouge Hopi, le beige Kalahari et le vert Montana. Elle propose 4 vraie places, mais avec banquette arrière à dossier amovible permettant d’offrir un plancher rigoureusement plat de 1,6 m², l’ensemble offrant une charge utile de 400 Kg, pour un poids à vide de 525 Kg. EscortNavi. Son faible poids, ses suspensions à grand débattement, son pare-brise rabattable en firent rapidement une voiture destinée à toutes les routes et chemins !
Un peu plus tard, des couleurs vives comme le Vert Tibesti, l’Orange Kirghiz ou le Jaune Atacama enrichissent la gamme des couleurs de la Citroen Mehari, pour coller à l’ambiance psychédélique des seventies. La Méhari s’est également révélée au plus grand nombre à travers de grands rallyes-raids, l’équipement de l’armée française (7.064 ex.) ou le cinéma (le Gendarme de St Tropez). Son évolution vers une image de baroudeuse poussa Citroen à proposer une version 4×4, pendant 4 millésimes à partir de 1979.
Sa carrière s’étira sur 17 ans, jusqu’en 1987 et 145.000 exemplaires commercialisés.
Depuis quelques années, la Méhari à retrouvé une nouvelle jeunesse grâce à quelques entreprises ayant eu le nez de récupérer des châssis et des pièces d’origine Citroen, et proposant même des refabrications de pièces ABS, permettant de remettre à neuf la Méhari agricole la plus fatiguée qui soit. On retrouve la Méhari sur toutes les zones littorales où elles sont prisées autant par les autochtones que les vacanciers. Pour ces derniers, la dernière coquetterie Hype consiste à trimballer sa petite famille en Méhari loin de son 4×4 multi-malussé parisien !
La Citroen Mehari n’en reste pas moins une de ces voitures faciles à vivre, économiques à l’usage, simple d’entretien et qui véhiculent la bonne humeur dans toutes les situations. Avec elle, comme avec le combi VW, on ne parle pas de performances mais d’état d’esprit ou de style de vie …
La cote :
Elle s’étire de 2.500 euros pour une épave à reconstruire intégralement, jusqu’à 20.000 euros pour un exemplaire restauré à neuf par un professionnel, mais l’essentiel des transactions s’établit entre 8 et 12.000 euros.
Tendance :
Stable. Le coup de chaud sur la cote est derrière nous, il est peu probable que les prix augmentent notablement. Attention à un éventuel fléchissement en cas de retournement du phénomène de mode.
Notre choix :
Il se portera de préférence sur un modèle standard disposant d’une carrosserie et d’une bâche en bon état, sans forcément être rutilant, en 2 roues motrices, proposé autour de 10.000 euros
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