Lamborghini Espada : légende V12
La Lamborghini Espada fait partie du cercle très fermé des sportives à moteur V12 offrant 4 vraies places, tout en arborant une ligne extravagante illustrant merveilleusement les canons stylistiques de la fin des années 60. A l’heure où les lobbies industriels veulent à tout prix nous faire rouler en électrique, l’Espada offre l’opportunité de rouler en V12 et en famille, dans une icône des années 70 !
A L’EXTERIEUR
La ligne de la Lamborghini Espada est l’oeuvre de Marcello Gandini, jeune designer du studio Bertone, qui a joué avec la fluidité et le dynamisme signant l’identité Lamborghini. L’Espada (épée en Espagnol) ressemble de profil à une véritable flèche, avec une partie arrière particulièrement innovante par sa très large lunette quasiment horizontale et couvrant tout le coffre et permettant une excellente visibilité.
On aime ou on n’aime pas, mais à Autocollec, on adore cette ligne de toit presque horizontale qui permet une habitabilité remarquable pour les passagers arrière et cette lunette arrière en pente douce, qui donne une impression de Fastback ! L’Espada arrive à marier une ligne originale, sensuelle et à accueillir confortablement 4 passagers ! Lamborghini a conçu l’Espada comme une GT familiale pour les longs trajets routiers. L’Espada ressemble à une grosse voiture de l’extérieur mais est reste très basse par rapport au sol : le sommet du toit culmine à 119 cm, soit 2cm de moins qu’une Porsche 914 !
L’Espada, à coté d’autres voitures paraitra probablement comme la voiture la plus surprenante: Ce n’est pas une voiture pour les timides, ça va attirer l’attention, vous êtes prévenus !
A L’INTERIEUR
L’habitacle est très lumineux, grâce aux immenses surfaces vitrées. Quatre occupants s’installent confortablement dans une ambiance très luxueuse. Basée sur un châssis de 400 GT 2+2 dont l’empattement a été augmenté de 10 cm, l’Espada profite aussi de ses grands porte-à-faux pour maximiser son espace intérieur et son coffre à bagages. Le moteur est égalemet positionné très en avant, et des voies élargies permettent encore d’augmenter l’espace intérieur. On note, pour l’anecdote la présence de custode arrières qui s’ouvrent en pivotant horizontalement !
Piloter une Lamborghini Espada de 1971 est comme un voyage dans le temps, à une époque plus simple où il n’y avait aucun ordinateurs dans les voitures et où la conduite exigeait la pleine participation et l’attention du conducteur. Le tableau de bord offre toute la batterie de manomètres propres à l’époque et nécessaires à la surveillance de la mécanique ainsi qu’un volant inhabituellement grand. Il est vrai que la direction assistée n’a été proposée (en option) qu’à partir de 1970.
LA MECANIQUE
C’est le duo Giotto Bizzarrini / Giampaolo Dallara qui a conçu la mécanique V12 en alliage d’aluminium de 3.9 litres avec ses 4 arbres à cames et ses six carburateurs Weber DCOE alimentant ce chef d’oeuvre développant 350 chevaux. Avec une puissance au litre de 89cv, l’Espada faisait bien mieux en 1968 qu’une Porsche 996 de 2000 (3.4 de 300cv, soit 88cv au litre). Atteignant 250 km/h, l’Espada est rapidement surnommée « Le salon 4 places le plus rapide du monde » ! En transmission manuelle à 5 rapports permet de délivrer la cavalerie aux roues arrières, l’ensemble étant freinés par 4 disques (qui seront ventilés à compter de 1970)
Le châssis avec sa suspension à quatres roues indépendantes et ses freins à disques se montre sûr et efficace, et l’aérodynamique soignée facilite les choses à grande vitesse. Des jantes en alliage de magnésium, ultra légères, diminuent également les masses non suspendues, pour une meilleure efficacité.
On note également que la voiture est équipée de deux réservoirs d’essence, disposant chacun d’un bouchon de réservoir individuel !
L’ESPADA AUJOURD’HUI
La Lamborghini Espada est devenue une voiture rare aujourd’hui du fait que seuls 1217 exemplaires furent fabriqués (chiffre remarquable à mettre en rapport avec les 750 exemplaires de la Miura 2 places). Mais l’Espada, c’est avant tout une légende avec une mécanique V12 d’orfèvre, une ligne iconique, un habitacle luxueux,un nom magique et des performances bluffantes pour l’époque : une voiture capable de déposer à peu près tout ce qui roule, en transportant en tout confort 4 personnes !
Bien entendu, l’entretien du V12 Bizzarini nécessite plus d’attention qu’un banal 4 cylindres en ligne et un budget conséquent en cas de remise en état. Mais avec des vidanges fréquentes, une vérification régulière du réglage des carbus et de la distribution ainsi que le respect des temps de chauffe, il ne posera pas de problème particulier …
La corrosion devra bien entendu être surveillée, mais reformer une tôle pour réparer une zone corrodée coûte le même prix qu’il s’agisse d’une R16, une Porsche ou une Lamborghini …
LA COTE
Aujourd’hui, le ticket d’entrée pour une Espada en état correct se situe autour de 120.000 euros en Europe, contre 80.000 euros de l’autre coté de l’Atlantique. L’essentiel du marché tourne pour sa part autour de 150-180.000 euros. Les plus beaux exemplaires restaurés peuvent atteindre, voire dépasser les 230.000 euros. OK, c’est cher, mais peut-être pas tant que ça, au regard des voitures qui dépassent désormais le million d’euros et c’est une somme à mettre en rapport avec le prix d’une « banale » Porsche 991 neuve … qui va perdre 20% de sa valeur dès qu’elle sera immatriculée, alors que l’Espada sera à tout jamais une légende !
L’option de l’import mérite aussi d’être étudiée objectivement, surtout si le taux de change USD <-> Euro redevient avantageux, comme c’est le cas actuellement…
LA TENDANCE
Depuis 3 ans, la cote de la Lamborghini Espada est stable. C’est dans les années 2012-2013 qu’il fallait les acheter, quand elles changeaient de mains pour 30.000 euros ! Mais elle ne pourra pas resdescendre, faisant partie du gotha des mécaniques V12 et arborant cette ligne iconique !
NOTRE CHOIX
Nous portons notre dévolu sur cet exemplaire californien de 1974 actuellement proposé à la vente pour 98.500 USD (soit 80.000 euros au taux de change du 14/01/2018).
Cet exemplaire nécessite certes quelques travaux cosmétiques, mais la mécanique a fait l’objet d’une révision poussée il y a quelques mois, l’historique est complet et sans faille. Avec un investissement cosmétique de l’ordre de 10-12.000 euros (reprise de carrosserie, peinture intégrale et rénovation sellerie), ça fera un superbe exemplaire revenant à moins de 110.000 euros (frais d’import inclus)
