Que serait la voiture de collection sans les anglaises ? Les anglaises sont le poumon de notre passion et incontournables dans toutes les catégories de classiques. Il nous parait donc opportun de faire un focus sur une huitaine de modèles anglais emblématiques et d’analyser leur évolution ou leur cote d’amour. Et d’en tirer les conclusions qui s’imposent …
ASTON MARTIN DB7 (1994 – 2004)
Peut-être plus Youngtimer que Classique, la DB7 reste une magnifique GT qui souffre d’une image trop intimement liée à Jaguar. Reste que c’est ce modèle qui a sauvé Aston du chaos.
La DB7 de base est certainement le diamant le plus rugueux, son six cylindres suralimenté de 3,2 litres de 335 cv n’ayant pas la classe du V12 de 5,9 litres de 420 cv, mais en compensant avec le charme de ce moteur bourru et un caractère plus sportif que GT.
Comme beaucoup de voitures de très haut de gamme, leur valeur a fondu comme neige au soleil et la DB7 est actuellement au creux de la vague, avec des indices qui montrent les première tendances à remonter. Aujourd’hui, le ticket d’entrée est autour de 15.000 euros pour un exemplaire bien fatigué, 30.000 euros pour un exemplaire correct et 37/38.000 euros pour un beau modèle peu kilométré. C’est peut-être le moment de profiter du creux de la vague pour s’offrir une véritable GT…
AUSTIN MINI COOPER (1961 – 1971)
Si l’on fait un focus sur les Anglaises, il est impossible d’occulter la Mini Cooper. Toutes les versions Mk1 ont des valeurs élevées depuis plusieurs années, autour de 18 à 20.000 euros. Deux versions 1.275 S ont même atteint 50.000 euros aux enchères ces derniers mois.
La demande est toujours incroyablement soutenue pour ce modèle au capital sympathie incomparable. Et les tarifs s’en ressentent avec une augmentation très sensible. C’est maintenant autour de 25 à 28.000 euros que l’on va trouver de beaux modèles. Une bonne nouvelle pour tous les passionnés qui sont déjà possesseurs d’une Mini Cooper. Pour les autres, il va falloir admettre que la période des bonnes affaires est derrière nous …
BENTLEY TURBO R (1985 – 1997)
Evoquer Rolls Royce ou Bentley dans un guide d’achat, c’est toujours ambigu. On sait que ces voitures peuvent devenir très abordables, mais elles suscitent beaucoup de réticences de la part des passionnés, du fait de leur positionnement social (pas évident d’aller au boulot avec) mais également du point de vue de l’entretien ou des réparations.
Lancée en 1985, la Turbo R consacrait la rupture avec Rolls-Royce. Elle disposait du V8 de 6,75 L turbo de Bentley, qui développait environ 330 ch. Rien d’extraordinaire aujour’hui, mais rappelons-nous que nous parlons d’une voiture qui a près de 40 ans et pèse 2.450 kilogrammes. Et puis on n’achète pas une Bentley pour faire des chronos.
Reste une voiture extraordinaire de confort et d’efficacité, qui nous fait voyager dans le temps et nous mettre dans la peau des « grands » de notre monde.
En 2022, les prix des Turbo R ont chuté autour de 16.000 euros. Cependant, on en voit revenir en enchères et on observe des prix qui remontent au dessus de 20.000 euros… Amateurs, tenez-le vous pour dit !
TRIUMPH SPITFIRE (1962 – 1980)
Lancée en 1962, la Triumph Spitfire est un best-seller auprès des baby-boomers, économique avec son petit moteur, facile à entretenir et offrant de vraies sensations de conduite, à vitesse décente.
Grâce à un poids plume de seulement 790 kg, la Spitfire est une voiture très facile à conduire et de nombreuses exemplaires sont disponibles sur le marché, car elles ont tendance à être bien entretenues par leurs propriétaires.
Un Spitfire en bon état peut se trouver entre 16 et 20.000 euros. Un très bel exemplaire ira facilement facilement flirter avec les 30.000. Et la tendance ne risque pas de s’inverser.
JAGUAR MK2 (1959-1967)
La Jaguar MK2 c’est « la Jaguar » pour le commun des mortels. L’anglaise parmi les anglaises, c’est l’emblème du « so british » avec son intérieur tendu de cuir Connoly où l’on pourrait prendre le thé avec sa Gracieuse Majesté.
Pour ne rien gâcher, elle était dotée de magnifiques mécaniques 2.4, 3.4 et du magnifique 6 cylindres 3.8, mettant la voiture en mouvement grâce à une boite 4 vitesse + overdrive ou automatique …
Ces dernières années, les valeurs ont été relativement stables et n’ont pas fluctué aussi sauvagement que sa sœur, la Type E. Cependant, les tarifs ont sensiblement augmenté en 2022, faisant passer le ticket d’entrée de 30.000 euros à presque 35.000 euros pour une belle 3.8 mais nous estimons que la Mark2 a encore un potentiel de croissance. Les bonnes affaires se situent probablement du coté du 3.4 qui n’offre pas beaucoup moins d’agrément que le 3.8, mais à un tarif plus contenu.
RANGE ROVER MK1 3.9 (1989-1995)
Le Range Rover MK1 est devenu tellement incontournable qu’on l’affuble maintenant du sobriquet « classic ». Mais pourquoi ce vieux SUV est-il si vénéré ? L’une des raisons est probablement qu’il est perçu comme le tout-terrain de luxe originel, l’ancètre non seulement des Range Rover modernes, mais de toutes ces Bentley, Porsche, Aston…
Flasback : en 1970, arrive cette voiture avec un intérieur bien aménagé, un moteur V8 doux et sonore, tout l’espace de bagages que vous pourriez souhaiter et une belle apparence aussi. Le tout capable d’emporter toute la famille à l’aventure dans les chemins, luxueux comme une Mercedes et efficace comme un utilitaire.
Et 20 ans plus tard, la voiture évolue de manière significative et se dote de quatre portes, d’une transmission automatique, d’une direction assistée, de freins avec antiblocage, d’un intérieur beaucoup plus luxueux, d’un bien meilleur raffinement et d’un niveau d’équipement vraiment complet. Avec un nouveau moteur 3.9 la puissance passe de 135 ch à 182 ch, avec l’injection remplaçant la carburation et diminuant la consommation.
Aujourd’hui, le Range MK1 a vraiment trouvé un public fidèle, un peu à l’image du Combi VW, avec ces quadra-quinquagénaires qui ont envie de faire un retour sur leur enfance. Et le Range Mk1 coche parfaitement toutes les cases. Cerise sur le gâteau, l’essentiel de la carrosserie du Range Rover est en aluminium. Ce qui veut dire qu’elle ne rouille pas… une exception parmi les anglaises !
Les premiers prix vont se situer autour de 16-18.000 euros pour un 3.9 un peu fatigué. Il faudra passer la barre des 20.000 euros pour un bel exemplaire, avec des tarifs stables mais qui à n’en pas douter, ne baisseront pas.
JAGUAR TYPE E (1961 – 1973)
La Type-E, emblème pop et intellectuelle des années 60, qualifiée de « plus belle voiture du monde » par Enzo Ferrari … est une icône incontournable au sein de toutes les voitures de collection.
Avec une ligne admirable, des mécaniques prestigieuses et une excellente fiabilité sous condition d’être entretenue, elle est indéniablement au sommet de la hiérarchie parmi les classiques. Sans non plus ateindre des sommes sidérales comme certaines de ses cousines allemandes.
Si l’on fait exception des deux premiers millésimes qui dépassent les 150.000 euros, la cote des coupés 3.8/4.2 s’étire de 60 à 90.000 euros. Et avec une certaine stabilité. On parle là d’un beau modèle mais pas non plus d’un top of the show. Les V12 des générations 71-73 se négocient 20 à 30% en dessous. Le tout avec une stabilité impressionnante. Beaucoup de type E ayant bénéficié d’une restauration, elles peuvent être une belle acquisition sur le moyen/long terme.
JENSEN INTERCEPTOR (1966 – 1976)
L’Interceptor est une de ces anglaises mal connue en France, rare, atypique et pour tout cela, attachante. Construite avec les plus hauts standards de qualité, elle incarne une sorte de fusion entre le luxe « so british » des Bentley et la sportivité Aston ou Jaguar.
Même si les premières séries sont considérées comme ayant utilisé des matériaux de meilleure qualité, l’Interceptor III est considéré comme l’apogée eshétique et technique de la voiture. Sous le capot, le V8 Chrysler 6.3 ne pose pas de problème de fiabilité et se révèle facile d’entretien.
L’Interceptor offre une cote stable depuis plusieurs années. La moyenne des transaction s’établit autour de 30.000 euros, les plus beaux exemplaires pouvant atteindre 45.000 euros. Ce n’est jamais que la moitié du prix pour une 911 ! L’observation de la cote de ces dernières années et la carence d’image nous laissent penser que les choses vont rester en l’état.
Liste évidemment non limitative … mais qui permet de confirmer quelques grandes tendances et les effets de mode… à suivre !