dimanche, décembre 22 2024

Le modernisme et la numérisation viennent dépoussiérer les modes d’achat et de vente de nos anciennes. De nouveaux outils numériques voient le jour et renvoient les classiques petites annonces à statut de has-been. Autocollec fait le point avec vous …

Ca, c’était avant …

Au siècle dernier, il y avait « le journal ». Rétroviseur, La Vie de l’Auto, Auto Retro et tous les autres. On pouvait publier son annonce, à condition de s’y prendre un mois à l’avance, parfois on avait droit à une photo format timbre poste. Ces services étaient le plus souvent payant, à des niveaux différents selon le standing du magazine.

Les petites annonces collection

Puis il y a eu les services de petites annonces en ligne proposés par les sites de passionnés et quelques magazines virtuels pionniers avant que tout ce beau monde ne soit balayé par la déferlante « LeBonCoin » en France.
Une recette simple et efficace. Un titre, une description, 3 photos et un numéro de téléphone. Le tout gratuit, et d’une simplicité déconcertante là où d’autres s’amusaient à nourrir tant de cases à cocher « couleur extérieure, couleur intérieure, kilométrage, nombre de portes, type de jantes … ». C’est gratuit, évidemment, LeBonCoin a canibalisé toute la concurrence qui s’est retrouvée balayée en quelques années

Mais le succès foudroyant de LBC a induit des effets pervers. La gratuité des annonces a amené une forme de manipulation des prix : des voitures proposées au prix fort « à l’année » au cas ou un pigeon passe, des voitures proposées au prix fort mais qui n’existent pas « on l’a vendue hier mais j’en ai une autre« , des offres de voitures exportées depuis des pays où elles étaient retirées de la circulation, faux-vrais professionnels, vendeurs ou acheteurs fantômes, etc … Allons-y gaiement, c’est gratuit … et quasiment sans contrôle

Les annonces LeBonCoin

A l’arrivée, le pire cotoie le meilleur et il est difficile de s’y retrouver dans les dizaines de milliers d’offres

Tirer la qualité vers le haut

Plusieurs opérateurs ont choisi de tirer leurs contenus vers le haut. Retour des annonces payantes, nombreuses photos HD, services de mise en avant des annonces, interface soignée, diffusion vers les abonnés du site, notifications, promesse d’accéder à des publics « hors-marché » (c’est quoi un public « hors-marché » ?), référencement redoutable, transaction sécurisée, garantie mécanique, service d’immatriculation pour l’acquéreur ….

Des formules de coaching vente voient le jour « on s’occupe de tout » : on vous envoie un photographe professionnel pour une séance photo pro, on vous rédige « professionnellement » le contenu de l’annonce, on diffuse l’annonce sur plusieurs sites (parfois dans le monde entier), on filtre les prospects, on cale les rendez-vous … on n’est pas loin d’une formule « dépot-vente », mais dorénavant virtuelle.

Mais tout ce « travail professionnel » a une valeur et c’est difficile de vendre ce service haut de gamme à 200, 300 ou voire 500 euros sur une voiture valant 11.000 euros, surtout si il n’y a aucune garantie de résultat. Et il y a parfois aussi une commission à régler quand la vente se fait.
Ca revient cher de vendre ainsi son ancienne et on fait le constat que ces sites haut de gamme trustaient les voitures haut de gamme aux prix correspondants… réduisant de facto le volume des annonces.

Alors pour « faire nombre » ces sites passent des accords avec les pros qui y diffusent en masse leurs véhicules. Et quand ça ne suffit pas, on va butiner chez les pros étrangers pour gonfler le volume des annonces.

L’offre de ces sites est très séduisante mais onéreuse et sans garantie de résultat. De plus, pour l’utilisateur il est difficile de connaître l’efficacité réelle du site… C’est un peu comme avec une agences immobilière !

Le come-back des enchères

Aujourd’hui, les formules se sont donc bien améliorées, avec des innovations propres aux avancées du numérique … rien n’est trop bon pour « vendre le produit ».

Mais aujourd’hui, le public demande AUSSI de la transparence sur le montant des transactions, pas seulement des jolies photos d’art…. Et pour mettre fin aux prix façon « vous savez, on peut discuter« , c’est le grand retour des enchères. La voiture est mise à prix, un prix minimal de vente (réserve) est éventuellement fixé, une « estimation d’expert » est parfois indiquée, la durée de l’enchère est limitée dans le temps. Ces nouvelles interfaces proposent aussi la possibilité de dialoguer entre enchérisseur et vendeur, mais sans connaitre l’identité de l’un ou de l’autre.

Le système est blindé. Pas d’acheteur fantôme : tout enchérisseur doit déposer une empreinte de carte bancaire pour pouvoir enchérir. Et même chose dans l’autre sens.

Et dans ce système, l’essentiel des coûts est porté par l’acquéreur, pas le vendeur. Jusqu’à 5% du montant final de l’enchère. C’est important (1.000 euros pour une voiture qui termine à 20.000) mais bien moins élevé que les frais d’une vente aux enchères publiques (généralement 12 à 15%). Le vendeur, pour sa part n’a à s’acquitter que d’un droit limité (souvent une centaine d’euros) éventuellement majoré par des prestations optionelles (photos professionnelles, rédaction de la description du véhicule, etc …)

Ces nouveaux systèmes d’enchères offrent l’avantage d’offrir la transparence du prix des véhicules proposés. Mais pas seulement : on peut aussi assez facilement estimer la performance du site par rapport au nombre et montant des enchères enregistrées, du volume de véhicules proposés. Autre point intéressant, les sites d’enchères permettent de voir les véhicules qui ont trouvé preneur, à combien sont montées les enchères sur les véhicules non vendus, … bref de bien « sentir » le marché.

Et les pros ?

Les pros se sont également mis au goût du jour. Ils proposent pour la plupart de très généreuses galeries photos, ils organisent des « visites vidéo » des voitures pour les clients trop éloignés, ils sont présentes sur les réseaux sociaux, ils peuvent facilement organiser un transport de véhicule … bref, ils n’ont pas dit leur dernier mot, loin de là…

Et vous, vous que pensez-vous de l’évolution du marché ? Réagissez dans les commentaires …

Précédent

Cinq baroudeurs des années 70

Suivant

Austin Healey 3000, éphémère icone britannique

2 commentaires

  1. Sujet intéressant et peu traité par les magazines, blogs etc mais… si vous ne pouvez pas donner le nom des sites en question, ce n’est qu’à moitié utile ! Peut mieux faire !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Voir également ...