La Zundapp Janus 250 est la seule incursion du constructeur dans le domaine automobile, en pleines 30 glorieuses. En Allemagne, les années 1950 sont marquées par l’arrivée de multiples Micro-cars équipées de moteur de motos. La Janus est une des plus originales et des plus rares de ces Micro-cars
Durant les fifties, Messerschmitt KR 250, BMW Isetta, Heinkel Cabin Cruiser, Glass Goggomobil… Autant de voitures qui viennent marcher sur les plates-bandes des constructeurs de motos et offrent ce qu’un deux roues ne pourra jamais offrir : un toit, un habitacle, du confort …
Basée sur une conception du constructeur aéronautique Dornier, la Janus 250 a ensuite été développée et mis en production par le constructeur de motos allemand Zündapp. Le petit véhicule prend donc le nom de Janus, inspiré par le dieu romain aux deux visages, puisque les banquettes sont dos à dos: la banquette AV fait face à la route mais celle de l’arrière regarde la route vers l’arrière, avec une porte à chaque extrémité pour y entrer. C’est une des originalités de la Zundapp Janus 250 : elle n’a pas de portes latérales !
Les roues en acier de 12 » peintes en blanc portent des enjoliveurs chromés. La puissance de freinage est fournie par quatre tambours ventilés et actionnés hydrauliquement. Une grande attention a été consacrée à la suspension à jambes de force Mac Pherson remarquablement avancée pour l’époque et très confortable. A l’arrière, c’est un essieu oscillant qui guide les roues. Une roue de secours est montée dans le plancher entre les sièges. Le circuit électrique est en 12V.
L’intérieur de la voiture donc est accessible par des portes simples à l’avant et à l’arrière et dispose de deux rangées de banquettes opposées qui peuvent être rabattues pour former un lit deux places.
Un volant blanc à trois branches encadre un indicateur de vitesse VDO limité à 100 km / h et deux voyants lumineux. En lisant la brochure d’époque, on découvre des options pour un chauffage portable, des pare-soleils arrières, un toit découvrable, une peinture bicolore. Etonnament, on pouvait également commander un faux volant pour les passagers de l’arrière, sans doute pour le plaisir de blaguer…
Le moteur monocylindre à deux temps de 248 cm3 provient du scooter Bella 250 cm3. Il est monté au milieu du véhicule (entre les banquettes) et développe 14 chevaux, qui sont renvoyés aux roues arrière par une transmission manuelle à quatre vitesses et commande au plancher.
Les vitres latérales coulissantes en verre et la construction robuste ont contribué à donner un poids total trop élevé pour le petit moteur moteur deux temps et les premiers exemplaires atteignaient à peine 80 km/h. La production a démarré tardivement en juin 1957, après une nouvelle refonte pour alléger la voiture en remplaçant les vitres latérales par du plexiglas.
Hélas, les ventes de la Janus 250 s’avèrent rapidement décevantes pour Zündapp, à la fin de l’année 1957 après six moins de commercialisation, on ne compte que 1.731 Janus vendues alors que 15.000 voitures par an auraient été nécessaires pour atteindre le seuil de rentabilité. La production demeure jusqu’en juin 1958 mais s’interrompt finalement, faute de ventes. Produite seulement pendant un an, seulement 6.902 Zündapp Janus 250 ont été fabriquées.
Un gros problème avec la Zundapp Janus 250 est sa sensibilité à la rouille du fait de la piètre qualité des tôles de l’époque et la faiblesse des joints autour des ouvrants. La raison la plus probable pour laquelle cette voiture unique et décalée est presque oubliée est liée à son prix et son mauvais timing de mise sur le marché. La Zundapp Janus était beaucoup plus chère que les voitures concurrentes de sa catégorie comme la BMW Isetta ou la Heinkel Cabin Cruiser. Et surtout, en 1957, Fiat lance sa Nuova 500 qui était certes moins spacieuse que la Zundapp, mais bien plus en adéquation avec les attentes du marché.
Néanmoins, la Zundapp Janus a réussi à gagner une seconde vie grâce à un rôle majeur dans le film Pixar Cars 2 en tant que « professeur Zundapp ». Aujourd’hui, la Zundapp Janus est une des voitures des années 50 les plus rares qui soit. On chiffre à quelques dizaines le nombre d’exemplaires survivants.
En raison de la difficulté à trouver des pièces, les prix s’étirent de quelques centaines d’euros pour une épave, jusqu’autour de 40.000 euros pour un véhicule entièrement reconstruit et restauré (c’est à dire peu ou prou le coût de restauration). C’est le prix pour gouter aux joies d’une époque automobile révolue…