vendredi, avril 19 2024

La BMW 700, étonnante petite berline familiale propulsée par un bicylindre de moto a sauvé la marque à l’hélice. Et c’est bien parce que cette voiture est bourrée de qualités. Focus sur une petite merveille méconnue en France.

Fin 1959, BMW est à l’agonie et sur le point dêtre absorbée par Mercedes. Herbert Quandt, l’un des gros actionnaires de la firme bloque toutefois la vente. La présentation récente de la nouvelle BMW 700 au salon de Francfort l’a convaincu que la marque pouvait survivre. Encouragé par l’accueil du réseau séduit par la 700, par quelques milliers de commandes déjà enregistrés, la visite du bureau d’études le persuadèrent. Il racheta suffisamment d’actions pour bloquer la vente et se retrouva propulsé patron de la firme.

A la fin des années 50, BMW est avant tout un constructeur de motos et de l’étonnante Isetta à trois roues (construite sous licence). En haut de la gamme, la 507 est un échec commercial. Pour éviter la faillite, BMW songe à s’affranchir des droits de licence à Iso Rivolta sur l’Isetta, et créé en 1958 l’Isetta 600, une sort d’Isetta 300 à 4 roues et à 4 places, animé par le flat twin 600 cm3 de la moto R60. C’est un nouvel échec cuisant.

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C’est le bouillonnant autrichien Wolfgang Denzel qui eut l’idée muer la globuleuse 600 en un élégant coupé. Wolfgang Denzel était un génie qui sévissait déjà sur les bases de Volkswagen et de Porsche. BMW sollicita l’Italien Michelotti pour affiner le projet de Denzel. A l’arrivée, un joli petit coupé doté de lignes simples et élégantes. Conservant la plateforme de l’Isetta 600, il fut aisé de mettre la 700 en production très rapidement. Pour lui donner des performances dignes de sa ligne, le moteur le flat-twin de moto voit sa cylindrée augmentée à 700cc pour atteindre la puissance de 30 ch Din, la puissance « standard » de la référence de l’époque : la Coccinelle, qui avait besoin de 2 cylindres et 500cc de plus pour délivrer la même puissance !

BMW décline immédiatement son petit coupé 700 en berline (en fait un coupé au pavillon relevé de 10 cm à l’arrière) et confie au carrossier Baur le soin de la décliner en cabriolet. Et les bons de commandes affluent. Grâce à son moteur court et léger monté à l’arrière en faible porte à faux, la 700 offrait une tenue de route exceptionnelle, proche d’une voiture à moteur central. Cerise sur le gâteau, elle offrait une capacité de chargement très correcte. La 700 a également conservé la conception compacte « duBonnet » de la suspension avant empruntée aux scooters et utilisée à bon escient dans l’Isetta puis la 600. Cela a non seulement donné une suspension agréable et une sureté de conduite, mais également une filtration étonnate des remontée des défauts de la route dans la direction.

La 700 a rapidement atteint une production de 150 véhicules journaliers et donne une nouvelle autonomie financière à la marque qui peut s’investir dans le programme d’étude de 1500/1800 qui termina d’ancrer la firme à l’hélice dans le renouveau.

BMW proposa rapidement une évolution moteur permettant de produire 40cv DIN, à l’aide d’une double carburation. La BMW 700 Sport atteint désormais 140 km/h et se découvre des envies de compétition ouvrant la porte à différentes préparations dont les ultimes versions dépassaient les 70 ch.

En 1963, BMW dévoila la 700 LS au salon de Genève. Si elle conservait le moteur 700 cm3, sa carrosserie fut rallongée de 32 cm vers l’arrière pour offrir plus de confort aux passagers arrières. Particulièrement bien équipé, ce modèle convenait mieux aux familles. Déjà équipée en 12V (alors que la norme était le 6V à l’époque) l’équipement standard comportait désormais une montre, l’éclairage des compteurs, un feu de recul, des déflecteurs à l’avant … et enfin une jauge à essence !

1965 fut la dernière année durant laquelle la 700 fut proposée. Entre temps, la gamme BMW s’était enrichie de la berline 1500 depuis 1962, suivie par les 1600 et 1800 en 1964, tandis que les séries 1602 et 2000 se préparaient pour le millésime 1966. LA BMW 700 fut fabriquée à plus de 180.000 exemplaires, assurant la survie de la marque bavaroise et une image de sérieux par le soin apporté à leur fabrication dignes de voiture de milieu de gamme et rompant définitivement avec l’Isetta.

À bien des égards, la 700 a été la première BMW après la Seconde Guerre mondiale à générer véritablement de la valeur. En s’appuyant sur la 700, la nouvelle équipe BMW conduite par Herbet Quandt a engendré les voitures « Neue Klasse », dont les mythiques séries 3, 5, 6 et 7 des années 1970 …

La BMW 700 aujourd’hui

La BMW 700 se positionne parmi les populaires, mais avec un rayonnement très positif au regard de sa qualité de construction et l’originalité de sa motorisation. A mi-chemin entre les « micro-cars » de l’après guerre type Isetta ou Messerschmitt KR 175 et les petites berline populaires, sa motorisation originale et performante lui vaut un regard particulier des amateurs. Elle a aussi l’avantage d’apporter un souffle neuf au sein du cercle des « popu » d’après-guerre.
Mécaniquement, le moteur BMW 700cc est sans souci, et au pire toutes les pièces se trouvent sans la moindre difficulté.
Comme toujours, c’est du coté de la carrosserie et de la sellerie qu’il faudra être exigeant. Peu diffusée en France, le salut ne pourra venir que d’Allemagne, et encore … c’est la rançon des joyaux rares.

La cote :

Elle s’étire de 12.000 euros pour la berline jusqu’à 30.000 euros pour le cabriolet, en passant par 15 ou 20.000 euros pour le coupé ou le coupé sport de 40cv. Comme souvent, les versions entièrement restaurées pourront franchir ces chiffres, en fonction de la qualité du travail

La tendance :

A la hausse, raisonnablement. On reste sur une populaire, mais le blason BMW est un argument qui séduit beaucoup de passionnés.

Notre choix :

Il se porte sur l’exemplaire dont la plupart des photos illustrent cet article. Il s’agit d’un berline LS Luxus, peut-être moins séduisante que le coupé, mais plus logeable. Cet exemplaire de 1ere main est dans un état époustouflant pour son age, tant au niveau intérieur que du châssis et de la mécanique. Il a changé de main au début de l’année 2020 contre 12.500 euros

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