L’OSI 1200 Spider ou Fiat Neckar St Trop est une représentante typique des petits cabriolets qui déferlent au début des sixties, dans la lignée des Caravelles/Floride, Karmann-Ghia ou autres Triumph. Ce Spyder est aussi rare que craquant, tout en restant facile à vivre grace à une motorisation 1200 fiable et éprouvée.
Pour comprendre la genèse de ce rarrissime cabriolet, il est nécessaire de se replonger dans l’effervescence industrielle des années 60.
L’OSI 1200 Spider
En avril 1960, Luigi Segre (Ghia) et Arrigo Olivetti (Fergat) fondent l’Officine Stampaggi Industriali (OSI). L’initiative vient du patron de Ghia, Luigi Segre (a qui l’on doit notamment la VW Karmann Ghia). Il recherche des capacités de production industrielle plus importantes pour son entreprise, qui jusque-là était réduite au rôle de sous-traitant. Il vise la production de petites séries spéciales, tant pour les véhicules développés par Ghia que pour ceux d’autres clients, comme VW, Innocenti, Fiat ou Alfa Romeo.
En quelques années, OSI devient la troisième plus grande carrosserie italienne après Pininfarina et Bertone. Mais la fin de deux commandes de production importantes – Fiat 1500 Familiare et Ford Anglia Torino – plonge l’entreprise dans de grandes difficultés financières, la conduisant a stopper la production de voitures en 1968
Le prototype de l’OSI 1200 S Spider est présenté au salon de Turin en 1963. C’est le premier modèle à être proposé sous la marque OSI, en tant que constructeur à part entière. La carrosserie était due au dessin de Giovanni Michelotti à qui l’on doit nombre de des Triumph et BMW…
La base technique est celle de la populaire berline Fiat 1100D dont l’empattement est raccourci de 20 cm. Le prototype diffère de la version de production par quelques détails: pas de bandes de garniture latérales, poignées de porte de la limousine, différents supports de plaque d’immatriculation à l’avant, pas de charnières de capot externes sur le coffre, toit convertible différent, différentes bandes de garniture sur le cadre de la fenêtre, ainsi que l’accoudoir central avec compartiment de rangement et cendrier.
Au Salon de l’automobile de Genève 1964, OSI présentera ensuite la version finale de la Spider, qui sera mise à la vente au printemps 1964. Les caractéristiques les plus frappantes de cette «première série» de l’OSI Spider sont les pare-chocs en deux parties et les entrées d’air latérales manquantes sur les ailes avant. Cela a changé avec la présentation de l’OSI 1200 Coupé à l’automne 1964. Dès lors, le Spider a également reçu le pare-chocs continu et les clignotants avant sont montés un peu plus bas.
La Neckar St Trop’
André Chardonnet est l’importateur français des « Fiat non badgées Fiat » (Autobianchi, Lancia, Polski, Neckar …). Neckar est une filiale allemande de Fiat, partagée avec NSU. Pour faire court, NSU fait des motos et Neckar produit des Fiat sous le nom de Neckar. Chardonnet tisse des liens étroits avec Piero Bonelli, le dirigeant de Neckar qui est également responsable des exportations du groupe Fiat. Chardonnet va réussir à influencer la création de certains modèles Neckar, et le cabriolet OSI 1200, se verra ainsi proposé en Allemagne sous la marque Neckar et rebaptisé « St Trop » pour l’occasion… et importé en France !
A l’automne 1964, le Spider et le Coupé sont présentés pour la première fois aux salons de l’automobile de Paris et de Genève, sous la marque Neckar. Les Neckar St Trop sont identiques aux Fiat OSI 1200 Spider de la « deuxième série ». Les modèles Fiat et Neckar ne diffèrent que par l’emblème de la marque respective sur la calandre, les plaques signalétiques Fiat / Neckar dans le compartiment moteur et le lettrage à l’arrière – « 1200 S » pour les modèles Fiat et « St Trop » pour les modèles Neckar.
La Neckar St Trop est équipée du moteur Fiat 1121cc à quatre cylindres en ligne refroidi par eau et culbuteurs. Ce moteur délivre 58 CV SAE à 5.300 t/mn et est accouplé à une boite 4 vitesses
Les chiffres de production ne sont pas officiellement connus. Les petits fabricants des années 60 n’avaient pas pour objectif principal de tenir des registres !
En supposant que OSI ai utilisé une suite chronologique sa numérotation, on peut supposer que un peu plus de 700 exemplaires ont été construits, tous modèles OSI et Neckar confondus. Certaines sources évoquent même une production inférieure à 500 exemplaires. Le numéro le plus petit connu actuellement est une OSI Spider 1200S de 1964 avec le numéro de production OSI 00024, le numéro de production le plus élevé connu est un Spider OSI 1200S avec le numéro 0733. Compte tenu des véhicules connus aujourd’hui, on considère que seuls 20% environ de la production étaient des Coupés.
L’OSI Spyder / Neckar St Trop aujourd’hui
Plus rare que rare, c’est un véritable événement d’en croiser une sur une réunion. Comme toujours, avec ce type de véhicule, il n’y aura guère de problème mécanique, tout étant sur base Fiat. Par contre, sur tout ce qui est spécifique (carrosserie, sellerie, capote, joints, accastillage …) ce sera obligatoirement refabrication si manquant ou détérioré …
Le marché … est inexistant tant le modèle est rare. Un exemplaire a été adjugé aux enchères par Osenat en 2015 pour 14.000 euros. On retrouve la trace d’autres ventes 11.785 euros à la Techno Classica d’Essen en avril 2016 ou 29.000 euros pour un modèle OSI restauré en Italie. La rareté, l’état et/ou la qualité d’une restauration feront le prix si vous arrivez à dénicher un exemplaire de cette pépite !
La vidéo d’Ed China est en anglais, pas de possibilité de traduire en français, donc elle n’est pas pour moi. Bye.