Dernière représentante des Porsche propulsées par un « Flat4 », la Porsche 912 est également la moins connue des passionnés de VW Aircooled. Petite 911 ou grosse 356 ? Héritière ou pas de l’esprit VW ? Autocollec vous dit tout et vous livre tous ses secrets ainsi que quelques conseils d’achats […]
Lorsque Porsche la commercialisa la 911 en 1964, elle était en tout point supérieure à la 356C à qui elle succédait, et tout particulièrement au niveau de son prix. Au catalogue SONAUTO de 1964, un coupé 356 SC etait affiché à 28.950 FF contre 43.000 FF pour une 911….. un gouffre! Ne voulant pas se couper de la clientèle qui avait construit son succès, la firme de Stuttgart décida de lancer un modèle plus économique, tout en offrant un standard de qualité équivalent aux autres modèles de la marque. C’est ainsi que naquit la Porsche 912.
La mécanique de la 912
La Porsche 912 nait en avril 1965, reprenant la structure monocoque de la 911, en étant équipée du moteur 1600cc à culbuteurs de la 356 SC dégonflé de 95 à 90 ch afin d’élargir le confort d’utilisation et toujours refroidi par air. L’ensemble est alimenté par deux doubles carburateurs Solex 40 PII.
La transmission est identique la boite 901 de la 911 de l’époque, juste rebaptisée 902 pour l’occasion : 4 rapports en standard, 5 rapports en option. A noter l’existence d’options spécifique sur la boite : boite courte, boite pour circuits rapides …
L’équipement de la 912
La présentation de la 912 est identique à celle de la 911, sauf son tableau de bord restreint à 3 compteurs, des voies plus étroites, l’absence de barre stabilisatrice et le discret insigne 912 sur le capot arrière. Le prix de vente à son lancement était fixé à 31.500 F.
Les jantes sont en tôle peinte ou chromée suivant les marchés 5.5Jx15 ou Fuchs forgées en 5.5jx14 ou 6×15 (en option à partir de 1967). A partir du millésime 1966, Porsche propose une version découvrable « targa » à toit amovible, arceau de sécurité en inox brossé et lunette arrière souple dite « soft window »
Le tableau de bord passe à 5 cadrans en 1967 et en 1968 les poignées de portes sont redessinées. Les portes balais d’essuie glaces deviennent noir mat au lieu du chrome et prennent leur arrêt à gauche. Les rétroviseurs extérieurs sont de plus grand diamètre. Le tableau de bord reçoit un revêtement anti-éblouissement et les compteurs ont un lettrage blanc sur fond noir. Le pare-brise est désormais en verre feuilleté. Le système de freinage adopte un double circuit et les disques sont renforcés.
En 1969 l’empattement est allongé de 57 mm pour réduire le porte à faux et les ailes arrières sont élargies par un léger bourrelet. Les déflecteurs sont désormais fixes sur les coupés et des feux de détresse font leur apparition.
La 912 vit sa dernière année de production en 1969, elle s’efface au profit de la 911T proche en prix et offrant le statut supérieur (et la mélodie) de son moteur 6 cylindres
Sur la route
Au lancement de la 912, son comportement routier se démarque de celui de la 911. En effet, le petit 4 cylindres 1600cc pèse prêt de 80 kilos de moins que le gros Flat 6 de la 911 et offre un ensemble mieux équilibré: la 912 se révèle bien mois sur-vireuse que sa grande soeur et donc plus facile à conduire
Malgré tout, les performances restent comparables à celles de la 356, voire même un peu moins bonnes :
Le 0-100 est abattu en 13 secondes, le 1000 m. DA demande 33,5 secondes et la vitesse maxi s’établit à 181 km/h (185 en boite 5)
Du coté de la conso, c’est nettement plus cool qu’une 911 : il faut vraiment y aller fort pour dépasser les 12 litres aux 100, la conso moyenne s’établit plutôt autour de 9-10 litres aux 100
La 912 aujourd’hui
La 912 représente une porte d’entrée de choix dans le monde des Porsche Classiques. Quasiment impossible à différencier d’une 911 pour un néophyte, son poids contenu la rend très agile sur la route et facile à prendre en mains, ce qui n’est pas forcément le cas d’une 911. Sa consommation maîtrisée est également un atout avéré, tout comme son tarif somme toute « abordable ». Et puis, dans le film « Spy Game », Robert Redford conduit une 912 verte … !
Pour l’entretien courant, c’est une vidange tous les 5000km, un réglage de culbuteurs, d’allumage et un changement des bougies annuel et c’est tout: c’est fiable si c’est entretenu, et si c’est entretenu c’est fiable.
Même si il ressemble beaucoup à un moteur de Coccinelle, le moteur de la Porsche 912 ne reprend plus aucun élément de celui d’une VW. C’est du Porsche pur sucre. Mais toutes les pièces sont disponibles. Au prix Porsche … mais ça reste tout de même plus simple à dépanner que le Flat 6 de la 911.
En ce qui concerne la carrosserie et les équipements, c’est comme pour une 911, donc c’est cher, mais il existe un vaste marché d’occasion et de reproductions où l’on trouve ce dont on a besoin. On peut regarder également du coté des USA ou de nombreuses refabrications existent (dans des qualités variables), mais les frais de port/douane limitent l’impact de ces sources…
La cote
Le ticket d’entrée pour une 912 roulante et « correcte » est aux alentour de 25.000 euros mais il faut compter 35.000 euros pour un exemplaire en bon état et les modèles exceptionnels peuvent dépasser 55.000 euros, mais à ce niveau de prix, la voiture doit présenter un historique parfaitement tracé et être à zéro défaut. Les modèles Targa « Soft Window » sont relativement prisés
La tendance
La cote de la 912 a suivi l’explosion de toutes les Porsche Classiques lors de la dernière décennie en multipliant sa valeur par 5 en 10 ans, mais la tendance s’est maintenant un peu inversée et un assiste à un reflux (identique sur toutes les Porsche Classic) depuis le début de l’année 2017
Notre choix
Au regard des prix (que nous considérons) indécents sur les modèles restaurés, nous sommes tentés par le pari d’acheter simplement une « bonne » 912 saine et roulante plutôt qu’un exemplaire « plus neuf que neuf ». Par exemple, cet exemplaire « Burgundy red » très sain (à défaut d’être restauré) s’est vendu en septembre 2017 au prix de 29.000 euros et constitue un excellent week-end driver qu’il suffira d’entretenir régulièrement.
Bonjour,
Je ne sais pas ou vous trouvez des Porsche 912 à 29 000€ dans cet état, mais la côte LVA indique 65 000€, et les annonces sur Internet (leboncoin/novaweb) démarrent plutôt à 50 000€ pour un exemplaire qui serait utilisable sans restauration…
Allez regarder SVP le détail des enchères constituant la moyenne de la cote LVA : elle est polluée par la présence d’une RS 60 barquette ex-Le Mans, Sebring adjugée à 4.8 ME … qui n’a rien a faire dans cette liste. A ce prix, c’est vrai que ça plombe la moyenne… pour le reste, l’essentiel des 912 adjugées sont dans les fourchettes que nous annonçons.
Enfin, ce n’est peut-être pas sur les sites d’annonces phares que l’on trouve les bonnes affaires … 😉
Je viens de vérifier la cote LVA, si on ne garde que les ventes de 2016 et 2017, et qu’on retire la voiture qui fausse la cote, ça nous donne une moyenne de 49270€… On est loin des 29 000€.
Nous avons écrit « il faut compter 35.000 euros pour un exemplaire en bon état et les modèles exceptionnels peuvent dépasser 55.000 euros » ce qui me semble cohérent avec ce vous dites …
Mais nous avons AUSSI trouvé une 912, loin d’être parfaite, à moins de 30.000 … comme quoi, la religion de la cote ne doit pas être une loi absolue.
Bonnes recherches !
« ce n’est peut-être pas sur les sites d’annonces phares que l’on trouve les bonnes affaires »
Ben oui, les bonnes affaires, elles n’arrivent pas sur ce genre de sites « supermarché ». Si il suffisait de regarder sur LBC pour faire des affaires, tout le monde en ferait !!!
Florent, les bonnes affaires ne viennent pas à toi. Il faut aller les chercher. Dans les clubs, dans les réunions, dans les Cars&Coffee, dans les réseaux, dans les garages … bref, faut être malin !
Bonjour Tous,
Cette article etait formidable…moi d’ici en amerique..j’ai deux 912 une de l967 et l’autre de 1969. Je trouver les deux beacucoup dans tous les choses….vis a vis la 911…Pourquoi je ne sais pas vraiment…c’est seulement quel que choses on pas dierai!!
Thank you, and please excuse my French…je fait l’effort…
JPBANSY
« Si il suffisait de regarder sur LBC pour faire des affaires, tout le monde en ferait !!! »
Généralités … Je confirme qu’on fait de très bonnes affaires sur LBC comme ailleurs, et que tout le monde peut en faire, en effet, il faut juste chercher et être patient, comme partout ailleurs..
Pour ma part, j’ai acheté toutes mes autos sur LBC : une 944 S2 cabriolet à 7500 euros et une 928 GTS avec boîte manuelle affichant 85.000 km pour 27.000 euros… Et ces prix ne datent pas de 5 ans mais bien de 2016.
Je pleure ma 912 dont j’avais refait le moteur à neuf (en 1978!) et que je revendue dans les années 80 pour 8000F. C’était ma voiture principale et faire Paris Marseille ne posait aucun pb. Si vous la trouvez, je la rachète!
Très bons, vos articles, le monde de la collection doit se manifester s’il veut survivre !
Pour celui-ci, je ne comprends pas l’intro: « Dernière représentante des Porsche propulsées par un « Flat4 », la Porsche 912 est également la moins connue des passionnés de VW Aircooled. Petite 911 ou grosse 356 ? Héritière ou pas de l’esprit VW ? »
Il est exact que les 912 ont bien été les dernières 4 cylindres à air de la marque, (les 914 ont des moteurs VW, ce qui alimente la confusion) on ne peut ainsi que parler d’ « esprit Porsche » pour les 912.
Super… article !
Nous sommes en 2022 et les pris bien loin de la Belle Époque de 2017
Bel article en effet, même si une mise à jour de la côte s’impose aujourd’hui (2024). J’ai acheté une 912 swb targa soft Windows de 1968 entièrement restaurée et ce n’est que du bonheur. J’aimerais connaître des avis /expériences de Road trip en 912 car je rêve de franchir le cap avec ma belle mais j’ai un peu peur de l’abimer ou de la panne …. Merci de partager vos expériences bonnes ou mauvaises.