La P60 c’est la 3eme et dernière génération d’Aronde. Elle constitue également le firmament de la marque et un incroyable succès commercial pour l’époque. Directement inspirée de la ligne des nouvelles Simca-Sport Océane et Plein Ciel, cette dernière génération séduit par ses lignes tendues et une indéniable élégance, qui assureront un franc succès de 1959 à 1963. Sur les flancs, deux grandes flèches décoratives, celle de droite étant surmontée de la signature « P 60 », qui disparaîtront en 1961.
Simca, initialement filiale de Fiat créée en France pour contourner les droits de douane en vigueur à l’époque, a décliné plusieurs voitures emblématiques des 30 glorieuses et de l’ascenseur social à partir des années 50.
L’Aronde est une de ces voitures, qui s’est déclinée en 3 générations durant 12 ans, à partir de 1951 :
- La première série (Simca 9 Aronde) a été produite de 1951 à 1953 avec une calandre en podium)
- La seconde série (Aronde) de 1954 à 1958 (avec calandre arrondie, puis circonflexe).
- La troisième série (Simca P60) est présentée officiellement à Monaco le 30 août 1958 et fera le Salon de Paris le 25 septembre 1958
Une gamme pléthorique
Un des coups de maître de Simca (et de son directeur Henri-Théodore Pigozzi) a été de décliner l’Aronde en de multiples versions aux noms évocateurs comme la « Grand Large » (une berline coupé sans montant central), la version « Océane » (un élégant cabriolet), le coupé « Plein ciel » (avec grand pare-brise panoramique) et les plus classiques « Chatelaine » (break de chasse) ou versions commerciales « Messagère », « Intendante » et « Artisanale ».
En 1959, l’Aronde devient donc la Simca P60 (P semble-t-il pour Poissy et 60 pour marquer l’entrée du modèle dans les années 1960). Sa ligne, plus tendue, mieux équilibrée, et surtout plus moderne, la calandre circonflexe est abandonnée au bénéfice d’une grille « baleine » tandis que les ailerons arrière sont encore plus prononcés. Commercialement, la P60 propose 32 choix de couleurs et de teintes pour 12 carrosseries différentes, aux appellations plus évocatrices les unes que les autres : Elysée, Monaco, Etoile, Week-end, Monthléry … Répandue chez les constructeurs américains, la multiplication de l’offre de couleurs de caisse, et de leurs combinaisons, constitue une nouveauté en France.
Des moteurs fiabilisés
Sur les premiers mois, la P60 conserva la mécanique héritée de l’Aronde, mais dès septembre 1960, ce sera l’apparition des moteurs « Rush », qui se substituent aux « Flash » utilisés depuis l’origine de l’Aronde. Son architecture est proche, mais il adopte un vilebrequin 5 paliers et un épurateur d’huile centrifuge en bout de vilebrequin, deux vecteurs de fiabilité accrue. Sa version la plus poussée (Rush Super M) propose 70 cv.
Le modèle 1960 fut également marqué par l’adoption d’une nouvelle suspension arrière dite « mixte » conservant l’archaïque ressort transversal à lames, mais l’associant à deux ressorts hélicoïdaux latéraux. Pour le reste, la P 60 demeure globalement de conception identique à l’Aronde.
Nouvelle planche de bord
La P60 bénéficie d’une nouvelle planche de bord et d’un nouveau compteur de vitesse, à ruban puis à aiguille. La commande des vitesses reste, pour sa part, toujours au volant. L’aménagement intérieur soigné témoigne du souci de la marque de compenser un confort pénalisé par un essieu arrière rigide un peu sautillant. L’adoption de la suspension mixte, associant des ressorts hélicoïdaux au ressort à lames transversal améliorera un peu les choses.
Outre une sellerie d’assez bonne qualité à banquette à dossiers séparés réglables à l’avant (sièges Autogalbes 3D), on remarque l’apparition des cendriers dans les portières arrière et l’emplacement pour un autoradio au centre de la planche.
Lorsque la dernière P60 (une Etoile Super 6, de couleur Ivoire de Chine et au toit Rouge Cardinal) quitte la chaîne de montage le 22 mai 1963, la Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile – Simca en abrégé – a produit environ 1,4 million d’unités des trois générations d’Aronde et devient le deuxième constructeur français derrière Citroën. Une place que, malheureusement, la marque de Poissy ne saura pas préserver dans les années 1970.
Les moteurs de l’Aronde P60
Moteur 312-5 Rush (1960-1963)
Alésage x course 74 mm x 75 mm
Cylindrée 1 290 cm3
Taux de compression 7,2 : 1
Puissance maxi 52 ch à 4 600 tr/mn
Couple maxi 9,6 mkg à 2 500 tr/mn
Puissance fiscale 7 CV
Moteur Rush Super (1960-1963)
Taux de compression 8,5 : 1
Puissance maxi 62 oh à 5200 tr/mn
Couple maxi 10,2 mkg à 2 600 tr/mn
Puissance fiscale 7 CV
Moteur 312 M Rush Super M (1960-1963)
Taux de compression 8,5 : 1
Puissance maxi 70 ch à 5200 tr/mn
Couple maxi 11 mkg à 2 900 tr/mn