Face à l’insolente réussite de la Volkswagen Coccinelle, en 1965 la filiale européenne de GM décide de lancer l’Opel Kadett B, destinée à fournir aux familles allemandes une berline plus moderne que la VW conçue dans les années 30.
Opel détermine rapidement qu’il faut cibler tous les profils familiaux. Sa Kadett est donc déclinée en de nombreuses versions : une berline 2 et 4 portes, une berline fastback, un break Caravan 3 et 5 portes, un coupé 2 portes et en coupé Kiemen (dit à branchies).
Les motorisations à 4 cylindres proposeront plusieurs niveaux de performances :
1965-1973 : 1 078 cm3, 45-50-55 et 60 ch
1971-1973 : 1 196 cm3, 60 ch
1967-1970 : 1 472 cm3, 60 ch (export)
1967-7190 : 1 698 cm3, 75 ch
1967-1973 : 1 897 cm3, 90 et 105 ch
La majorité des ventes se feront avec le petit moteur 1100 cc qui développe de 45 à 60 chevaux.
Les suspensions avant sont indépendantes à ressort à lames transversal et les suspensions arrière à pont rigide et ressorts à lames longitudinaux. Les 4 freins sont à tambour sur la version de base, à disques à partir de la S. La boite est une 4 vitesses, toutes synchronisées.
En 1968, le constructeur introduit un nouveaux système à l’arrière: la suspension Variflex qui remplace les antédiluviens ressorts à lames par des ressorts hélicoïdaux, améliorant à la fois le confort et la tenue de route.
Un vrai succès commercial
Et ça fonctionne. Opel a su proposer une réponse totalement crédible aux désirs contradictoire d’une large frange d’utilisateurs en proposant une voiture spacieuse, bien finie, fiable et solide, à la fois pas trop encombrante et ni trop chère.
L’aménagement intérieur de l’Opel Kadett est plus raffiné que celui de la Volkswagen et il inspire confiance par sa netteté.
Entre 1965 et 1973, Opel vendra presque 2 700 000 exemplaires de la Kadett, ce qui en fait le plus gros succès d’Opel à l’époque. Elle a été exportée pour moitié de sa production et sa diffusion ne concerne pas moins de 120 pays !
En route pour la compétition, la Kadett 1900 rallye
En 1967, pour le millésime 1968, un 1500cc, un 1700cc et même un 1900cc de 105 cv (emprunté à la Rekord C) font leur apparition dans la gamme. Ces moteurs font monter la Kadett en gamme en offrant des performances inédites. La Coccinelle est dépassée …
Le 1.9 de 105cv est destinée à la version « Rallye » et lui a donné des performances qui ont conduit à l’engager dans de nombreuses compétitions. Ses 165 km/h ne sont pas extraordinaires, mais couplés à son faible poids, sa boite courte et sa fiabilité, elle fait un tabac.
Avant la « Rallye », les Opel étaient de bonnes voitures pour rouler, belles, robustes mais peu excitantes. Le capot avant de la Rallye a été peint en noir mat « pour ne pas être ébloui par les reflets des rayons du soleil couchant ». Parée de bandes latérales, de son capot noir mat et d’une teinte vive agrémentée de quelques accessoires que l’on pourrait trouver au rayon auto de Super U (drapeaux, phares supplémentaires, fausse double sortie d’échappement), elle a d’abord suscité des sourires condescendants avant d’être plébiscitée par les pilotes.
En Suède, la Kadett Rallye se forge rapidement une success story. Avec des victoires SM dans les Groupes 1 et 2. Au Rallye RAC 1970, elle se place aux deuxièmes, troisièmes et quatrièmes places, avec une équipe d’usine pointue. Elle révéla plusieurs jeunes pilotes notamment Jean Ragnotti et Jean Louis Clarr !
L’Opel Kadett B aujourd’hui
Si les versions berline ou break ne suscitent guère l’émoi, la ligne des versions coupé et à fortiori Fastback ont bien traversé les époques. Les versions 1100 constituent une porte d’entrée idéale dans le monde de la collection, avec des couleurs et une ligne typiquement sixties, des mécaniques simples, robustes et faciles à entretenir. Et comme beaucoup de populaires, nombre d’entre-elles ont disparu avec les primes à la casse qui ont jalonné les précédentes décennies, ce qui en fait une voiture relativement rare aujourd’hui.
Les versions Rallye sont, pour leur part, encore plus rares, pour ne pas dire introuvables. Il est bien plus facile de trouver une 911 Carrera 3.2. Et leur prix s’en ressent. Pour une belle « rallye » 1.9 sans corrosion, les prix pourront aller jusqu’à 35 ou 37.000 euros alors que l’on peut trouver une magnifique 1100S pour 7.000 euros, tel le superbe coupé Kieman rouge de 1967 qui illustre cet article, dont l’intérieur est aussi neuf qu’à sa sortie d’usine !
Ce ticket d’entrée vraiment bas nous pousse à encourager ceux qui veulent sauter le pas vers le monde de la collection à considérer cette voiture !
Ne laissez pas passer l’opportunité …
ce que vous dites est exact Opel avait créé les rallyes pour les amateurs de course peu fortunés et cette version et la suivante la Kadet GTE avaient eu un succès considérable et beaucoup de préparateurs ont fait des miracles avec ces autos