Au début des années 70, Mercedes doit remplacer son icône des sixties, la magnifique mais vieillissante « Pagode ». Et pour remplacer un mythe, Mercedes va repartir dans une direction diamétralement opposée, en ciblant la (riche) clientèle américaine. La nouvelle SL sera donc bourgeoise, luxueuse, confortable et accessoirement sportive ….
Si la nouvelle SL « R107 » abandonne le toit Pagode, elle conserve un (lourd) hard-top, véritable marque de fabrique des SL. La ligne de profil de la R107 est très pure, même si la disproportion entre le capot et le coffre AR est d’une pureté sans faille, même si on peut observer une disproportion entre l’avant et l’arrière assez court qui lui donne ce cachet un peu daté.
L’intérieur cible totalement le public bourgeois auquel est destiné le nouveau coupé. Le cuir est omniprésent, les assemblages sont plus que précis, il n’y a aucun bruits parasites et surtout, ce qui nous interrese au premier point, cet intérieur vielli remarquablement bien. Coté équipement, tout est là : climatisation, régulateur de vitesse, vitres électrique …. Mercedes construit le positionnement de la R107 sur l’image de « la réussite à l’américaine » en réussisant à l’imposer à Hollywood. C’est ainsi que l’on retrouve la nouvelle SL entre les mains de Bobby Ewing dans « Dallas », de Richard Gere dans « American Gigolo », et surtout de Jonathan et Jenifer Hart dans la série « L’amour du risque » tout ceci contribuant à assoir son statut de « star ».
Sous l’immense capot, Mercedes cible une fois de plus l’Amérique, avec des mécaniques V8 privilégiant le couple et des boites automatiques 3 ou 4 vitesses permettant de cruiser en toute quiétude, le tout étant coiffé par des injections électroniques pour rendre tout ce petit monde compatible avec les normes environnementales (déjà) californiennes.
Au fil des générations et des versions, les mécaniques V8 offriront 3.5, 3.8, 4.5, 5.0 et 5.6 de cylindrée mais avec des puissance spécifiques bien éloignées des voitures de sport, le modèle le plus puissant étant la 500SL (sans catalyseur) vendue entre 1985 et 1989 et affichant 245ch. A noter l’apparition en 1974 d’un 6 cylindres en ligne 2.8 pour 185cv sur la 280 SL
L’erreur serait de considérer la SL R107 comme une voiture de sport. C’est plutôt un cabriolet ludique qui joue la carte du charme tout en restant capable de vous permettre de traverser un pays à une moyenne inavouable. De toutes façons si l’on commence à la brusquer, elle nous rapelle rapidement à l’ordre en se dandinant ou avec quelques ruades intepestives du train AR.
La R107 SL aujourd’hui
Construite sérieusement avec des matériaux haut de gamme, propulsée par des mécaniques peu poussées, les séries SL R107 sont une des voitures des années 70-80 qui vieillissent le mieux, pour peu qu’elles aient été correctement entretenues. Il n’est pas rare d’entre trouver qui soient quasiment en état neuf malgré leurs 40 bougies. Les kilométrages élevés ne sont pas un rebutoir, au contraire, ils révèlent la fiabilité de la voiture qui a avalé sans broncher les kilomètres.
Comme toujours, on surveillera la corrosion, surtout sur les modèles d’avant 1980 qui n’ont pas tous bénéficiés de galvanisation de la coque mais avec la série R107 SL le luxe et le charme discret de l’étoile se proposent à nous à des tarifs très raisonnables. C’est une acquisition idéale pour accéder à un roadster rapide, stylé et polyvalent sans oublier le charme et le ronronnement d’une mécanique V8. L’ensemble reste très fiable et toutes les pièces sont disponibles. Il faut tout de même penser que la consommation n’est pas anodine et que le prix des pièces ne sera pas le même qu’une populaire française ou italienne… Deutsch Qualität oblige.
La cote :
La plupart des modèles de la gamme SL R107 peuvent se trouver en dessous des 15.000 euros et jusqu’à 40.000 euros pour des exemplaires restaurés. Ca laisse une belle fourchette pour apprécier le haut de gamme Mercedes des années 70-80 et conduire la voiture des stars de l’époque. A noter la coté généralement plus élevée de la « petite » 280 SL, en raison de sa mécanique moins gourmande et moins onéreuse à l’entretien.
Tendance :
Légère tendance haussière
Notre choix :
Il se portera sur cette 350SL 1972 importée des USA. En magnifique état d’origine, c’est un modèle qui développe 230 cv et dont le moteur 3.5 est tout de même moins gourmand que ceux des 400, 450, 500 ou 560SL à peine plus puissants.
Cet exemplaire a été proposé au début 2019 au prix de 24.000 USD, ce qui la fait rendue en France, toutes taxes payées et immatriculée aux alentours de 26.000 euros