L’éventail des voitures de collection est immense. De par les générations évidemment, mais aussi par l’ADN de chacune. Américaines, italiennes, françaises, anglaises, sportives, populaires, tout en courbes, tracées au couteau, moteur avant, moteur arrière … le choix est quasiment infini !
Les différentes générations de voitures de collection
On trace généralement 3 grandes générations de voitures de collection. Les « Vintage Cars » représentent les voitures produites jusqu’à la seconde guerre mondiale. On va de la Renault AX de 1913 à la Bugatti 57 « Atlantic » de 1934 en passant par la Mercedes-Benz 540 K de 1937 ou la Delahaye Torpédo. Les véhicules de cette catégorique restent très archaïques, même parfaitement conservés, et peu adaptés à la circulation contemporaine.
On retrouve ensuite les « Classiques » ou « Oldtimers » produites après-guerre, principalement entre 1950 et 1980, qui sont le cœur du mouvement de la collection. On peut citer dans cette catégorie les 2CV Citroen, les Porsche 356 et 911, les Alfa Giulietta, les Citroen DS et SM, VW Coccinelles, les Ford Mustang ou les Triumph TR. Exemples évidemment non limitatifs.
Les « Modernes » ou « Youngtimers » correspondent aux modèles produits de 1980 jusqu’au début des années 2000, parmi lesquelles on va trouver par exemple la 205 GTI, la R5 Alpine, la BMW E30 ou la Mercedes 190. Elles n’ont pas forcément encore toutes 30 ans, mais représentent un gisement de futures pépites !
Et dans chacune de ces générations, on retrouve les canons de la mode de chaque décennie. Par exemple, dans les années 50 et jusqu’au milieu des années 60 les lignes sont toutes faites de courbes et de galbes (Mercedes 190 et 300SL, Ferrari GTO, Porsche 356 et 911, Jaguar MkII et Type E, Triumph TR3 et TR4, MG A, Aston-Martin DB 5, Coccinelle, 2CV, Fiat 500, etc …). Mais à la fin des années 60 et jusque dans les années 80, les lignes se tendent et deviennent anguleuses (Panhard 24, Porsche 914, Renault 16, Peugeot 504, Ferrari 308, Lancia Fulvia, Mercedes 200, etc …). On retrouve également clairement les effets du « flower-power » dans les teintes flashy des années 67-75 où le vert pomme, l’orange sanguine ou bleu canard prennent le pas sur les pastels en vogue des années 50 et 60 !
Les différents ADN …
A une époque où les frontières étaient bien moins ouvertes qu’aujourd’hui, on pouvait généralement facilement identifier une anglaise d’une allemande ou d’une italienne ! Un petit roadster est le plus souvent anglais, une berline cubique est généralement une allemande, la ligne des italiennes est toujours charmeuse et le « glou-glou » du V8 des américaines se reconnait les yeux fermés ! On pourrait également dire que l’intérieur des Allemandes est d’une sobriété déconcertante, que les italiennes et anglaises raffolent des tableaux de bord en bois ou que les françaises jouent la carte de la praticité avec leur hayon…
Les critères qui déterminent la valeur des voitures de collection
L’ancienneté compte mais ne fait pas tout. Comme pour les objets d’art, c’est principalement la rareté qui fait grimper les prix. Par exemple, la Ferrari 250 GTO, construite en seulement 36 exemplaires entre 1962 et 1964, peut se vendre jusqu’à 55 millions d’euros… Mais là, on parle de véhicule hors-norme, hors-marché… Mais en regard, une Renault AX de 1913, pourtant 50 ans plus vieille ne dépasse que rarement 50.000 euros.
Certaines voitures de collection sont très recherchées, grâce à leur originalité, leur lignes intemporelles, comme la Citroën 2CV ou la VW Coccinelle mais aussi à travers des phénomènes de mode conjoncturels dont le meilleur exemple est le combi Volkswagen, considéré comme un vulgaire utilitaire jusqu’au début des années 2000 et qui depuis une douzaines d’années a vu sa valeur exploser (les plus beaux exemplaires dépassent allègrement les 50.000 euros) portée par la demande de quinquagénaires désireux de faire un « retour vers les années 60-70 ». On observe aussi le pari gagnant de certaines marques qui ont cherché à valoriser leur passé à travers des événements commémoratifs, la création de départements « classic » destinés à faciliter la vie des collectionneurs.
La « noblesse » de la mécanique n’influe pas sur le prix autant qu’on pourrait le penser. Une Jaguar Mk2 de 1960, équipée du merveilleux moteur XK 6 cylindres de 3.8 l développant 220 cv change de mains pour en général un peu moins de de 40.000 euros. Comparativement, une Porsche 356 A de la même époque propulsée par un roturier 4 cylindres à plat refroidi par air de 1600cc et développant 60cv pourra dépasser les 100.000 euros.
Pour résumer, quand on cumule rareté, mythe de la marque et mode, alors les prix s’envolent.
L’influence du nom
Evidemment, Fiat, Renault, Peugeot, Opel ou Datsun ne résonnent pas comme Mercedes, Porsche, Lamborghini, Maserati ou Ferrari. Les premières gardent pour la plupart leur image de voitures populaires que l’on a croisé tous les jours alors que les autres sont immédiatement connotées comme des voitures haut de gamme sportives. Et inaccessibles.
Mais même si en général le « nom » et l’image d’une marque vont influer sur la valeur d’une voiture de collection, chaque marque a ses modèles « oubliés » (pour ne pas dire vilains petits canards) et on peut par exemple trouver une Ferrari Mondial au prix d’un Combi Volkswagen. Sans oublier qu’une belle 404 cabriolet pourra se vendre plus cher qu’une Mercedes 560 SL
D’autres facteur de valeur ?
L’état d’origine d’une voiture, c’est toujours le mètre étalon, la référence. Une fois modifiée, n’importe quelle ancienne perd de la valeur. Nous avons déjà parlé du matching-number, inutile d’y revenir ici.
La traçabilité historique et des entretiens réparations sont d’autres facteurs de valorisation. Une voiture qui vient avec sa facture d’achat, son carnet d’entretien et 40 ans de factures d’entretien aura plus de valeur que sa soeur dont on ne sait rien. Toutes les affirmations du genre « le moteur a été refait en 1985″ ou « elle a appartenu à Untel » doivent être attestés par des documents crédible. Sans factures, sans documents … les mots sont du vent !
Pour quel usage ?
On ne choisira pas forcément sa ou ses voitures de collection selon que l’on recherche une voiture pour se remémorer une période de sa vie, pour se promener le dimanche, pour préserver un patrimoine ou faire du rallye historique. Attention à bien prendre en compte les contraintes de la circulation moderne : dans les années 50, la tenue de route n’avait rien à voir avec celle des voitures des années 70, encore moins avec celle de nos voitures contemporaines. Les freins à tambour étaient au plus des ralentisseurs. Le fossé est immense entre une ancienne des années 50 et une autre des années 70. Les sportives » ras du sol » seront à l’agonie sur les ralentisseurs d’une grande agglomération.
Si vous voulez vous essayer au rallye historique, abandonnez l’idée de la Renault 16 (trop sous-vireuse et trop souple) ou de la Ford Mustang (elle déteste être brusquée) au bénéfice d’une compacte exotique (Saab 96) ou d’une sportive en mal d’amour (Porsche 914 ou 944, Lancia Fulvia HF, …)
Il faut garder à l’esprit qu’une voiture est faite pour rouler, le musée ou le garage n’est pas sa vocation ! Une voiture qui ne roule pas se détériore plus que si elle roulait …
Investir dans une voiture de collection entraine toutefois des coûts et exige un entretien régulier et sérieux. C’est la condition impérative pour préserver votre patrimoine.
D’une façon générale, les « populaires » ne posent pas de problème et tout se trouve en neuf/reproduction à des prix abordables. Si vous vous tournez vers des marques plus statutaires et/ou une sportive les pièces vont être plus rares donc onéreuses et les travaux nécessiteront un atelier mieux équipé, des mécaniciens plus qualifiés. Donc plus chers.
Attention au « Do it yourself« . Si vous faites l’entretien vous-même, ça ce sera difficile pour le valoriser de la même façon que s’il est réalisé chez un professionnel reconnu.
Des valeurs sures
Parmi les « populaires » il y a des valeurs sures de la collection (Citroen 2CV, Volkswagen Coccinelle, Fiat 500, Austin Mini …) pour lesquelles le ticket d’entrée oscille entre 7 et 15.000 euros. Lignes courbes, bouilles sympa, mécaniques simples et faciles à entretenir, disponibilité des pièces de rechange, voilà ce qui fait le cocktail de la réussite.
Les petits roadsters anglais (Triumph, MG, Austin Healey, Lotus…) restent incontournable offrant en plus de la nostalgie le plaisir de rouler cheveux au vent, avec de vraies sensations de conduite à vitesse modeste. Mais on passe dans une gamme supérieure de prix
Les Porsche 911, de toutes générations, la Jaguar type E, les Mercedes SL « Pagode », la Ferrari 308 GTB/S « Magnum » … sont des voitures mythiques qui restent encore « relativement » abordables, c’est à dire au prix d’un gros SUV haut de gamme (entre 50 et 100.000 euros). Mais contrairement au « gros SUV » les voitures de collection ne décotent pas ! Au contraire …
Quelles sont les voitures qui prennent de la valeur ?
Les « valeurs sures » dont nous parlons au-dessus. Depuis 15 ans, elles n’ont cessé de prendre de la valeur ce qui permet à leurs propriétaires de bien les entretenir et de protéger leur investissement.
Autrement, en quelques années plusieurs voitures moins connues ont vu leur valeur être multipliée par 2 voire 3. C’est le cas par exemple des Volvo P1800 S/ES, des Porsche 928 ou des Lancia Fulvia.
D’une façon générale, la demande augmente également sur les modèles à connotation un peu exotique comme la BMW 700 propulsée par un bicylindre de moto, la Saab 96 en 3 cylindres 2 temps, la Mazda RX-7 à moteur rotatif ou quelques rares japonaises comme les Datsun Fairlady et les Honda S600 ou S800 avec leurs moteurs tournant à 8.000 trs/mn et développant quasiment 100cv au litre avec des carbus ! Avec ces modèles, soyez assuré de ne pas être anonyme dans un meeting d’anciennes…
Du coté des « Modernes » ou « Youngtimers« , les 205 GTi, Honda S2000 et R5 Alpine ont déjà bien progressé mais sont actuellement en situation de palier.
Mais il y a de belles opportunités à saisir du côté des Audi TT première génération en version essence 180 ou 225 chevaux. La Mini Cooper S première génération, produite entre 2001 et 2006 offre de belles perspectives. Le Boxster 986 Porsche, produit à partir de 1997, a touché le creux de la vague il y a 2 ans et commence sa remontée. Songez que pour 15.000 euros, vous pouvez avoir un cabriolet Porsche 6 cylindres à moteur central de 204 cv avec l’intérieur tout cuir !
Autre pépite en devenir, la Maserati Coupé 4.2, commercialisée à partir de 2001: un moteur V8 Ferrari F136 de 390 cv (le même que celui des Ferrari F430, California, 458 Italia …), une boite automatique F1 (Cambiocorsa) pour moins de 30.000 euros. Attention, ça ne durera pas …
Bonjour, j’ai aimé votre article sur les anciennes à collectionner et une foi de plus la MG tf 1954 n’est pas évoquée.Ma remarque vaut pour tous les supports automobiles anciennes d’ailleurs.
Vous avez deviné que je posséde ce véhicule que j’ai rénové en grande partie.
Après avoir bien profité de ce cabriolet, je compte le revendre et j’aimerais avoir l’avis de spécialiste comme vous afin de connaître l’interet et la côte d’amour que représente ce véhicule aux yeux des collectionneurs.
Cordialement .Alain oberkugler
Vous avez probablement raison… quelle explication donner ? Peut-être est-ce dû au fait que la MG TF a une allure de voiture d’avant guerre déjà datée pour 1954, à un moment où Mercedes produit déjà sa 300SL, Peugeot sa 203 ou Simca son Aronde ?
Pas mal de généralités, mais de remarques judicieuses et quelques suggestions intéressantes. L’article est peut être un peu trop connoté « sportives » et pas assez « populaires ». Il n’y a pas que la Cox, la Mini et la Deuche pour s’éclater à budget réduit !
Je propose pour ma part la R17, la VW Fastback, les Panhard et pour les Youngtimers la Samba Rallye !
Je possède une Opel Monza de 1986, moteur 6 cylindres de 2,5 l. et boîte automatique. C’est une voiture peu repandue, peu connue sur les rassemblements (entre 17 et 18000 exemplaires environ produits dans la version 2) mais que j’aime beaucoup. Confortable, marche très bien pour une consommation raisonnable. Dans un état d’origine excellent, juste 101000 km, parfois méprisée par des propriétaires de sportives plus célèbres, peu importe. Elle mériterai d’être plus connue, aucune revue ne parle de cette voiture, ignorée aussi dans les émissions TV. Elle s’intègre parfaitement dans le traffic actuel. Merci de m’avoir permis de m’exprimer.