vendredi, novembre 22 2024

On l’a déjà évoqué, l’expertise d’une voiture de collection avant l’achat est une étape majeure quant à la définition de son état réel et de sa notation. Premier dossier d’une série, nous commençons par l’expertise de la Carrosserie !

On se tient à environ 1m. face à chaque phare et chaque feu arrière pour inspecter les panneaux latéraux afin de déceler des vagues, des ondulations, des défauts de planéité provenant d’une réparation de carrosserie de mauvaise qualité et le bon alignement des portes avec les ailes.

Examinez la peinture de la voiture pour déceler des cloques ou des traces de rouille. Portez une attention particulière aux passages de roues, bas de caisse, baie de pare-brise et entourages de phares. Le coté droit d’une voiture est généralement le plus abimé, en raison des projections de boue, pierre … venues du bas-coté.

Promenez un aimant de bonne taille sur les différentes sections de carrosserie afin de vérifier la présence de mastic révélateur de dommages antérieurs ou de camouflage de la misère. Mieux, on peut utiliser une « paint gauge » qui nous donne précisément l’épaisseur de matière entre le métal et l’appareil ! Impossible de le berner ! Une couche de peinture fait approximativement 80 microns.

Verification Paint Gage

Vérification Paint Gage

Ouvrants
Examiner le jeu des charnières de portes pour déceler des axes usés. L’alignement des portes avec le reste de la carrosserie doit également être vérifié. Examiner attentivement le dessous des portes, là où l’on trouve en général des trous pour évacuer l’eau. On examinera également les joints d’étanchéité. Examinez soigneusement l’alignement des capot et coffre. Des ouvrants mal alignés sont généralement le signe d’un accident important mal réparé…

Mauvais alignement des ouvrants

Soulevez la garniture dans le coffre, et autour des passages de roues pour chercher la rouille induite par d’éventuelles fuites. En outre, vérifier le bon fonctionnement des mécanismes d’ouverture du capot et du coffre. Ca doit s’ouvrir et fermer sans probleme !

Alignement parfait des ouvrants

Peinture
On va examiner la brillance de la peinture: haute brillance ou devenue terne ? Avec les doigts, on vérifiera la texture : lisse, peau d’orange ou rugueuse ?

Examiner attentivement la présence de rayures, fissures ou coulures. Vérifier si la peinture correspond à une couleur du nuancier d’origine ou si il s’agit d’une autre couleur. Examinez attentivement les joints de pare-brise, lunette AR, coffre, capot, passages de roues … ils ne doivent pas présenter de traces de peinture. Si c’est le cas, c’est que la peinture a été refaite en version « lowcost » à la va-vite avec un masquage douteux.

Couleur origine

Examiner les portes, sous le capot et dans le coffre pour voir si la couleur correspond à celle de l’extérieur. Une différence de couleur est le signe d’une restauration « cosmétique », par opposition à une restauration intégrale du véhicule …

Bonne expertise et à bientôt pour la suite

Précédent

Renault Floride / Caravelle : que du bonheur !

Suivant

Datsun 240Z : une roturière douée

7 commentaires

  1. Bravo et merci pour cet excellent dossier qui pourrait paraître évident mais qui nous rappelle la Check-list indispensable lors de l’achat même si on a trop souvent les yeux de Chimene !

  2. Merci pour ce dossier très intéressant.
    Les anciennes sont souvent victimes de micro-rayures voir de petits chocs. Faut-il préserver la peinture d’origine ou en refaire une intégrale ? Refaire une peinture c’est une plus-value ou pas?
    Merci pour votre réponse.
    C
    993 turbo

    1. @CCK
      Il n’y a pas de règle formelle, tout va dépendre des défauts. Et de critères de choix de chaque collectionneur. D’une façon générale, l’attrait d’une voiture ancienne c’est aussi d’avoir une patine, un vécu, … pas forcément d’être plus neuve que neuve. De surcroit, au moment de la revente, annoncer une peinture neuve peut mettre le doute à l’acheteur « n’y a-t-il pas des choses inavouables sous la belle peinture ? » Pour notre part, nous préférons les voitures « vivantes » et qui roulent plutôt que les voitures de musée. Et nous aurions tendance à préférer un beau lustrage pour effacer les micro-rayures qu’une peinture. Mais chacun peut voir les choses de façon différente !

  3. Examiner l’état d’une carrosserie ,est très facile .Il suffit de regarder à hauteur de la ceinture de caisse et de biais , par le jeu de lumière rasante et en modifiant l’angle de regard , il doit apparaît une continuité , c’est à dire sans crevasse du plan de la carrosserie .
    S’il est observé une succession de creux ou de frisures , cet état est dû à l’évaporation de l’extrait sec du mastic qui a été appliqué. Ce phénomène se produisant dans le temps,et en fonction de l’épaisseur . A la sortie d’une restauration ce phénomène peut ne pas être perceptible . Éviter les sorties de restauration avec des photos démontrant les placards de mastic.
    EN

  4. Pour contrôler une carrosserie , il faut passer son regard , à hauteur de la ceinture de caisse , de biais , en lumière rasante , sous plusieurs angles .
    On aperçoit très souvent des genres de creux imperceptibles à la main, ni de vision de face.
    Ceci est dû à l’extrait sec des mastics qui dans le temps s’évapore provoquant une légère dépression . Bien sûr , l’épaisseur du mastic initialement appliqué , est proportionnelle avec le défaut visuel.
    Il faut le coup d’œil. Entrainez vous sur un véhicule neuf et un autre dirons nous ancien .
    Ce principe est retenu par le redressage sans peinture , qui travaille exclusivement pas les jeux de lumières frappant la carrosserie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Voir également ...