Les répliques automobiles sont pour certains une absurdité, voire un cancer, pour d’autres un moyen de flatter leur égo ou simplement une façon d’accéder à une ligne légendaire pour une fraction du prix de l’original.

Les Répliques, c’est un marché très large. Ca va des « continuations » de production de voitures de légende sous licence (Seven, Cobra …) aux créations artisanales les plus douteuses, en passant par de véritables contrefaçons destinées à escroquer des acheteurs crédules.

En fait, l’idée de cet article est venue il y a quelque jours, lorsque séjournant chez un ami ce dernier me proposa d’aller faire un tour en « prenant la Porsche« . Cet adorable ami ne possède pas de Porsche, mais une très belle réplique de 356 Speedster basée sur un châssis et un moteur de Coccinelle, le tout coiffé d’une coque polyester. Rien d’hérétique, la voiture est très belle, assez fidèle à la ligne du Speedster et sa mécanique Flat4 Aircooled est génétiquement similaire à celle d’un Speedster. Mais ce qui m’a interpellé, c’est l’utilisation du mot « Porsche ». Et de le retrouver sur un script de museau et sous le capot arrière, et pas moins de 6 écussons « Porsche » répartis entre les roues, le capot et le volant.

Répliques Speedester 356

Parce l’ambiguité portée par les répliques est bien là : faire passer une voiture pour ce qu’elle n’est pas…

Il n’y a rien à redire tant qu’une copie s’affiche comme telle : différences sensibles, absence de logo. On peut trouver de jolies choses, de beaux hommages sans pour autant chercher à se faire passer pour ce que l’on n’est pas. Le point sensible sera ici les propriétaires à l’honnêteté à géométrie variable et qui laissent parfois croire aux âmes pures ou pas assez informées qu’elles ont croisé un mythe plutôt qu’une simple copie. Et mon excellent ami me rappelait que « … dans un rassemblement Porsche, personne ne s’est rendu compte qu’il s’agissait d’une réplique, beaucoup se sont extasiés sur ma voiture qui m’est revenu 4 fois moins cher qu’une originale« . Démarche douteuse que de laisser croire à des personnes trop peu expertes qu’elles ont croisé un mythe plutôt qu’une copie moulée dans le même plastique que leur baignoire…

Si le monde de la réplique existe, c’et qu’il existe (ou a existé) une ribambelle de constructeurs, artisans, spécialistes, qui ont permis de rouler dans des engins au look légendaire et mythique pour bien moins cher. Des répliques sans grande prétention hormis celle de permettre à ceux qui s’installeront derrière leurs volants, de faire “comme si”.
Envemo, Beck, PGO, Lynx, Velo Rossa, Prova, … Et bien d’autres proposent donc d’acquérir un kit, plus ou moins fidèle aux lignes originelles de leur illustre modèle, en y rajoutant un peu de modernité technique et de savoir-faire. Ainsi, chacun décline son fantasme : carrosserie, châssis, habillage intérieur, trains roulants, avec ou sans moteur, idem pour la boite… Soit on repart avec une palette, des sachets de vis et un plan de montage, soit avec une voiture clé en main, avec couleur, habillage, châssis et moteur de votre choix. Pour la carte grise, c’est plus compliqué, on verra plus bas.

356 kit répliques

Mais une réplique, est-ce que ce n’est pas une contrefaçon ? C’était l’opinion de Porsche en 2004 qui a décidé d’attaquer le petit constructeur français fabriquant le Speedster, réplique de la 356 du même nom. Mais à l’arrivée, la justice française a toutefois estimé que PGO proposait un produit différent et qu’il était possible de le différencier des vraies Porsche. Le constructeur allemand a aussi été débouté étant donné qu’il ne possédait aucun brevet spécifique quant au dessin de son modèle. Bon, PGO a néanmoins été contraint d’abandonner toute référence à la marque Porsche et 356 dans sa communication (ce dont ils ne se privaient pas auparavant pour commercialiser les répliques).

Mais ça se corse quand on cherche VRAIMENT à faire passer des vessies pour des lanternes. Comme dans le monde des oeuvres d’arts, des tableaux de Maitres, on peut ne plus parler de répliques, mais de faux, d’escroqueries et de contrefaçons réalisées par des faussaires spécialisés et destinées à duper les acheteurs. De fausses Bugatti, Mercedes SSK ou Porsche 911 2.7 Carrera RS se sont ainsi retrouvées à la vente chez les plus grandes maisons d’enchères. Chuttttt … n’en disons pas plus, dans ce monde là, on ne va pas en justice, on dédommage en toute discrétion… Reste que Porsche vient quand même de se pencher sur le problème de 2.7 Carrera RS … des numéros de châssis de voiture réputées détruites étant ré-apparus, comme par miracle ces dernières années !

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