mardi, mars 19 2024

L’espion de sa Gracieuse Majesté a rendu identifiable l’Aston Martin DB5 au commun des mortels. Enfin, c’est plutôt les films, car dans les romans d’Ian Fleming, James Bond roule en Bentley 4.5 … Essayons de découvrir l’Aston Martin DB5 sans parler de 007…

L’aventure Aston Martin commence en 1914

En 1914, un certain Lionel Martin créé une voiture qui remporte la course d’Aston Clinton. Cette voiture atteignait les 115 km/h. Il décide alors de construire des voitures de sport. Pour le nom, la combinaison des deux noms « Aston » et « Martin » donna donc le nom de la marque. L’emblème ailé qui apparait en 1932 a pour origine le dieu égyptien Khépri, symbolisé par un scarabée.

En 1925, l’entreprise est mise en liquidation, mais est reprise en octobre 1926 par Augusto César Bertelli. A la construction artisanale d’engins de compétition succéda la production de modèles « sport » destinés au public. Ils possèdent un arbre à cames en tête qui seront développés jusqu’à la guerre.

En 1947, la firme rencontre à nouveau des difficultés financières et sera rachetée par David Brown Limited, qui la fusionne avec Lagonda, qu’il possède déjà. David Brown donnera ses initiales aux futurs modèles grand tourisme de la marque. Dans la corbeille de mariage, il apportera le six cylindres « double arbre » Lagonda conçu par W.O. Bentley.

Ce moteur allait assurer le succès des Aston-Martin de course et de grand tourisme, avant de s’effacer au profit du « V8 » sorti en 1969…

Au commencement la DB2, en 1950 …

L’Aston Martin DB2 est la première voiture de la génération des DB qui apportera de nouveau le succès au constructeur. Le 6 cylindres Lagonda est poussé à 2,6 l et la calandre en forme de T inversé qui fera le signe de reconnaissance de la marque fait son apparition.

Le 6 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête voit donc sa cylindrée portée à 2,6 litres pour délivrer 105 cv à 5 000 tr/min et un couple de 180 N m dès 2 750 tr/min. Avec un poids de 1.100 kg, le 0 à 100 km/h est couvert en 11,2 s. Quant à la vitesse maxi, elle oscille entre 165 et 190 km/h selon le rapport de pont.

Aston Martin DB2 de 1952


Stricte 2 places, elle est suivie en 1954 par la la DB2/4, qui lui offre 2 places supplémentaires. Le V6 Lagonda est réalésé à 83mm pour atteindre 2922cm3 et 142cv. La barre des 200 km/h est franchie et permet à la marque d’entrer dans le club très fermé « meilleures sportives ».

La DB3 est une voiture de compétition. La DB4 apparait en 1958.

Sa carrosserie est composée de panneaux en aluminium soudés l’un à l’autre reposant sur une structure tubulaire, ce type de structure nommée « Superleggera » permet une légèreté de l’ensemble et une grande finesse esthétique. Et la DB4 dispose d’une ligne séduisante qui préfigure la DB5…

Le 6 cylindres conçu par Tadek Marek


Entre-temps, David Brown a embauché le motoriste d’origine polonaise Tadek Marek pour refondre 6 cylindres Lagonda. Le nouveau moteur est d’abord testé dans les Aston de course, avant d’arriver dans la DB4 en 1958. Le 6 cylindres de la DB4 fait désormais 3,7l. de cylindrée et développe 241cv.
Avec ce nouveau moteur la DB4 atteint 240 km/h et abat le 0-100 km/h en 9.3 secondes.

Dans la DB4 « GT Zagato », la cylindrée est portée à 3.8 litres, il est gavé d’essence par trois Weber double corps et dispose de deux bougies par cylindre. Sa puissance dépasse les 300cv (302) et le 0 à 100 descend à 6.1 secondes. C’était la voiture de route la plus rapide à sa commercialisation

Puis vient l’Aston Martin DB5

En 1963, apparait l’Aston Martin DB5. Ce n’est pas un modèle nouveau, mais une DB4 magnifiée.

Aston Martin DB5


Elle ne se différencie extérieurement de la DB4 pratiquement que par ses deux bouchons de réservoir. Bien que la ligne de la voiture soit signée du britannique Don Hayter, la DB5 doit sa ligne définitive à Frederico Formenti, responsable de la mise en forme de la DB4 chez Carrozzeria Touring, à Milan.

Et si la ligne évolue peu, l’équipement touche au luxe « technologique » ultime pour l’époque : alternateur, insonorisation renforcée, vitres teintées « sundym » à commande électrique, le freinage gagne un deuxième servo, la boite est une ZF 5 vitesses … et le tachymètre est gradué jusqu’à 300 km/h. Un commutateur à quatre positions au tableau de bord permet même de régler le tarage des amortisseurs

Tableau de bord Aston DB5


La carrosserie est légèrement retouchée pour l’affiner, et toujours fabriquée sous licence « Superleggera ». Mais la principale différence avec la DB4 réside dans l’évolution de la mécanique. Le six-cylindres en ligne double arbre de Tadek Marek passe à 4.0 l de cylindrée via un réalésage de 92 à 96 mm. La puissance est limitée à 282 cv à 5 500 tr/min pour le modèle standard qui récupère trois carburateurs SU, qui rendent la voiture plus souple à l’usage. Ainsi motorisée la DB5 atteint la vitesse maximale de 230 km/h et boucle le 0 à 100 km/h en 8,1 s.

L'intérieur cossu de la DB5


L’essieu avant est composé de triangles superposés avec des ressorts hélicoïdaux, une barre antiroulis et une autre barre stabilisatrice latérale. Le train arrière se contente d’un pont arrière rigide, des jambes de poussée, une timonerie de Watt et d’amortisseurs à levier. La direction est à crémaillère et les quatre freins à disques bénéficient d’une assistance. Les roues à rayons Rudge en 15 pouces sont chaussées de pneus 6.70×15

Aston Martin DB5


Les performances sont extraordinaires pour l’époque, pour un coupé Grand Tourisme qui est proposé pour 75.000 « nouveaux francs » à l’époque. Une boite automatique à 3 rapports Borg Warner était également proposée à la clientèle.

Les carburateurs Weber refont leur apparition en 1964, sur la version « Vantage » qui revendique alors 314 cv.

Production DB5

DB5 Coupé : 848
DB5 Vantage : 65
DB5 Volante : 123
DB5 Break de chasse : 12

Aston ex-Sean Connery

… oui, mais alors 007 ?

Vous voulez en parler ? Oui, Bond c’est la DB5. Et inversement …

En 1962, les producteurs les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman décident de mettre en scène le héros des romans d’espionnage de Ian Fleming. Les deux premiers opus, Dr No et Bons baisers de Russie sont un succès. Le 3eme épisode, Goldfinger, est basé sur une poursuite du méchant par James Bond à travers toute l’Europe.

Albert R. Broccoli et Harry Saltzman sollicitent William Lyons, créateur et dirigeant de Jaguar pour fournir une Type E. Mais Lyons est radin. Et il refuse de fournir des Type E aux producteurs de la saga James Bond. Ces derniers vont donc se tourner vers Aston Martin, qui accepte de procurer à 007 sa monture. Celle-ci crève l’écran dans Goldfinger, en 1964. Et l’on connait la suite …

Au total, la DB5 n’a été fabriquée qu’un peu plus de deux ans, étant remplacée par la DB6 fin 1965. La saga cinématographique 007 a certainement permis à Aston Martin d’accéder à un statut auquel le constructeur n’aurait jamais songé… Jamais un film n’aura autant contribué au succès d’une marque.

Aston Martin DB5

L’Aston Martin DB5 aujourd’hui

La DB5 fait partie de ses voitures « intouchables » pour le commun des mortels. Rares sont les transactions en dessous du million d’euros, la DB5 N°#DB51681R ex-Sean Connery s’est vendue 2.425.000 USD en aout 2022 à Monterey, aux Etats-Unis. La N°#DB52270L a changé de mains en mars dernier, contre 1.352.500 USD en Floride, chez Sotheby’s.

Légende parmi les légendes, la DB5 est avant tout une magnifique GT de luxe des années 60, offrant une ligne sublime, une mécanique avec des performances ahurissantes pour l’époque. Et sans doute un peu d’autres choses, … mais ce n’est pas le sujet ici !

La DB5 est une des merveilles automobiles que nous ont légué les années 60 et leur créativité sans limite. Ici, avec la DB5, on touche au sublime, au meilleur des lignes italiennes, du chic anglais et d’une mécanique anglo-polonaise !

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